La SAMIR en proie de ballotage

Il est bien certain que la piètre gabegie dont souffre notre pays, suite à la crue actuelle de la pompe, est due en grande partie à l’arrêt de service de la raffinerie la Samir. Depuis que le tribunal de commerce de la Casablanca, sur la base de l’article 620 du code de commerce du Maroc, eut proclamé sa liquidation judiciaire, le 21 mars 2016, l’entreprise pétrolière jetait l’éponge et partant, causait une grosse panne au sein de la vitalité économique nationale. Le retour à la santé du raffineur dont 67% de son capital est détenu par le milliardaire saoudien Cheikh Mohammed Al Amoudi, n’a jamais eu lieu, en dépit des appels soutenus, plaidant à  sa réactivation. Il semble bien que le statu quo de son présent état, profiterait sans doute aux monopolistes du domaine qui se « frottent les mains » de la providence juteuse. En plus des dégâts sociaux engendrés, puisque pas moins de 867 salariés furent licenciés, la compagnie accusait un endettement effarant de plus de 45 milliards de dirhams, plus particulièrement à l’égard des services douanières, entraînant ainsi l’arrêt de son activité en août 2015. Il va sans dire que depuis, cette affaire névralgique pataugeait dans la mare de la désinvolture à agenouiller un chameau, sans qu’une réplique ferme ne soit prise en direction de sa remise en selle, de manière équitable. Il faut bien dire que la mouture gouvernementale du premier  mandat à « double tête », comme du second à la tête unique, était marquée par les conflits d’intérêt qui l’astreignaient à se désengager à brides abattues, de l’intérêt général. La plaie de la faillite pétrolière s’aggrave de plus belle, avec l’actuelle recrudescence des tarifs de la pompe. Après de longues périodes de stature léthargique qui se prolongeait à nos jours, le gouvernement se voit contraint de se secouer en sursaut pour bredouiller le mot, du moins à l’hémicycle où il est constamment harcelé. Mais, comme à son accoutumée, la cohérence  et l’audace lui manquaient affreusement, au point de se contredire, à chaque sortie. Cas de la ministre de la transition énergétique et du développement durable qui avait affirmé sans  froncer de sourcils, que notre pays « n’avait pas besoin d’une raffinerie de pétrole », il y a juste quelques jours à une chaîne télévisuelle, avant de promettre devant les députés, « de tenter de trouver des solutions au problème de la Samir ». Il est donc bien évident qu’il y a anguille sous roche, face à des déclarations au coq à l’âne de la dame chargée de ce dossier dont le dernier mot devrait revenir à son chef, visiblement fort contrarié par cette dernière affirmation parlementaire. La problématique de la raffinerie devrait donc être une affaire de l’Etat dont la souveraineté énergétique et bien d’autres services publics, relève de ses prérogatives primordiales et, ne saurait en nul cas, être sujet de prédation hégémonique, encore moins de tiraillement partisan.

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