La tension sociale!

Au sud de la capitale du Souss, à une quarantaine de kilomètres, une camionnette bourrée à craquer par des ouvrières agricoles, quotidiennement transportées comme du «bétail», vers les lieux de travail aux stations d’emballage, dans des conditions inhumaines, vient d’être renversé sur la chaussée, Le bilan est affreux : une trentaine de blessées dont une dizaine dans un état critique. C’est accident certes, comme tant d’autres. Mais, on déplorera cette exploitation infâme à laquelle sont soumises des travailleuses agricoles, sans aucun souci de sécurité et de traite décente et cohérente.

Sans nulle conteste, la classe ouvrière aspire à une vie meilleure. L’emploi et la dignité reviennent, à chaque fois dans les slogans brandis haut et fort. La cherté des denrées de consommation et la hausse des produits rudimentaires, notamment le poisson, table de prédilection des marocaines et marocains,  accablent les petites bourses. Les disparités sociales et territoriales,la privation, l’exclusion et la précarité exaspèrent le « petit » peuple.Mais également, l’indignation devant les dépassements, les atteintes à la liberté et aux droits divers, les fraudes et les mafias de tous bords.

Ils ne disent rien de mal, ces manifestants qui rouspètent dans la rue, par-ci et par-là,  sauf que certains opportunistes extrémistes, de droite et de gauche, ont constamment la malveillance de s’approprier les sursauts de masses, inspirés des vagues de protestation qui s’opèrent autour d’eux. Ces groupuscules, sortis de leurs tanières et tournant perpétuellement le dos au processus de long terme dont la Nation s’identifie à plein régime, ont toujours tenté de se faufiler dans les rangs des victimes en colère et cru bon de semer l’amalgame dans des rassemblements de civilité.

Même les jeunes, indignés par les soubassements perfides, ont fustigé les horreurs de la spoliation. On ne saurait alors envenimer les desseins communs et hypothéquer les délivrances embaumées par les entrains de la révolte pacifique. Il va sans dire que le panache des jeunes, virevoltants de nature, est avide d’interlocuteurs adultes, prédisposés à l’écoute, au respect et à l’estime. On n’a pas le droit de laisser germer le spectre du nihilisme et du désespoir au sein des jeunes, fragilisés par les affres de la vie.

Quoique mitigée par les générations de nuisances, la scène politique nationale, région par région, localité par localité,devra se ressaisir en direction de cette jeunesse flamboyée par les beaux idéaux. Le paysage politique a besoin d’être meublés de propos de la raison. Ces discours, seules les forces de la démocratie, de la modernité et du progrès peuvent les tenir, loin de toute simulation malhonnête. Ces forces légitimes et responsables ont tout intérêt à chanter encore ces  sonnets envers les jeunes, désemparés par la timouride de l’extrémisme béat.

Plus que jamais, les jeunes cherchent les civets de la confiance et les duvets de l’assurance. A l’aune des réformes qui émaillent actuellement notre pays, les jeunes sont en quête de la main tendue. Celle qui ne les trahit pas…

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