La traversée du désert

Sous le couvert du smog de l’action gouvernementale, le champ politique national subit la variation des données socioéconomiques et l’expression des ambitions qui animent notre société patchwork et composite.

Dans ce cadre, la «susceptibilité politique» des uns et des autres varie. Sans aller jusqu’à provoquer des séismes destructeurs; cette variation, par l’action des bulldozers, démolit. L’identité de l’outsider, capable de remporter la prochaine mêlée, se brouille par les interrogations du «grand monde social» qui se multiplient sans trouver de réponses.

Des faits ordinaires, passés inaperçus dans leur temps, sont alors rappelés dans une logique professionnelle que la perspicacité de l’acteur du jeu politique visé n’a pas relevée. En conséquence, la professionnalisation de l’action organisationnelle menée tambour battant se fait plus timide, moins clinquante et plus intime. Des noms de successeurs commencent à circuler pour reprendre l’affaire en main et l’empêcher de faire faillite. Et la traversée du désert s’offre au prétendant déchu…

Même le Covid-19 sert l’agenda en faisant annuler des manifestations sans pour autant empêcher le déroulement d’autres. Les mesures préventives afin d’empêcher la propagation du virus permettent de diminuer la visibilité et d’atténuer la promotion de ces programmes sectoriels qui n’on fait qu’enrichir le riche et appauvrir le pauvre.

Dans notre beau pays, il faut le dire, le coronavirus 2019 est pisté à la trace ; et manu militari, les suspects sont soumis à la mise en quarantaine et au diagnostic des laboratoires. Sous d’autres cieux, on se félicite, face à l’épidémie qui s’annonce, de la disponibilité des professionnels de la santé et des structures sanitaires malgré «la crise des hôpitaux» qui perdure.  Au pays du soleil couchant, on piste celui par qui le Covid-19 a été reconnu dans le territoire national et des centaines d’anecdotes à ce propos sont répandues à travers les réseaux sociaux. Insouciance ou simplement une manière de vivre «la fatalité» pour s’en sortir ! La traversée du désert n’est pas seulement pour les acteurs du champ politique national dans un pays où les agrumes regorgent de vitamines et où la température ambiante chauffe l’atmosphère… A mort le Covid-19 et ses mutants !

C’est comme si on oublie que la sécheresse s’installe dans notre beau pays. Cela impacte l’esprit et le corps. Cycle reconnu depuis fort longtemps mais qui s’oublie dans les moments d’abondance. Le stress hydrique est structurel dans notre beau pays bordé d’un désert qui avance vers le Nord. L’érosion est active et provoque l’envasement des barrages dont la surélévation ne peut être infinie.

La déforestation est à combattre, les pratiques du labour sont à revoir et la population doit comprendre son intérêt à faire de l’économie de l’eau son sujet quotidien. La traversée du désert est toute autre dans ce cas que celle d’un individu, riche comme Crésus et qui croyait à sa bonne étoile…

Notre beau pays n’a jamais souffert de la présence d’un désert à ses frontières. Au contraire, il œuvre pour que la partie qui lui revient de cette immensité soit développée et qu’elle puisse contribuer à sa sécurité et à celle de la région dans son ensemble. Partie intégrante de nous même, elle contribue à notre identité et permet notre ouverture vers notre profondeur continentale.

Se trompent lourdement ceux qui ont traversé le désert pour se confiner dans l’ombre du voisin prussien et qui pensent vaincre, ou prendre à défaut, la foi et la mobilisation de tout un peuple pour consolider son intégrité territoriale, sa stabilité et renforcer son processus démocratique. Qu’ils se reprennent ainsi que leurs commanditaires et qu’ils traversent leur désert mortifère pour retrouver la miséricorde de la patrie et contribuer d’une manière autonome, à travers les différentes politiques publiques et les projets de développement, à l’établissement de la justice sociale et de la justice spatiale.

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