«La véritable bataille, c’est celle qui oppose les démocrates et les non-démocrates»

«L’expérience a démontré que l’élite dirigeante émanant des urnes a fait preuve de responsabilité dans la gestion de la chose publique en inscrivant son action dans une logique de changement dans la continuité», a laissé entendre, Khalid Naciri, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS),  lors la rencontre organisée conjointement, la semaine précédente à  la ville de Salé par la Jeunesse socialiste et la Jeunesse du parti de la Justice et de Développement (PJD) et placée sous le thème « Après le printemps arabe :  la question du front démocratique et les défis de la réforme politique».

Pour le militant du PPS, «la mise en place des réformes est tributaire de stabilité. Et d’ajouter, «cette approche constitue la seule et unique voie pour poursuivre le chantier de la construction démocratique». D’ailleurs, «c’est sur cette base que le PPS et le PJD ont scellé leur alliance», a-t-il noté.  Autrement dit, «la stabilité sans réforme conduit à l’inertie et la réforme sans stabilité demeure une aventure risquée».  Abondant dans le même ordre d’idées, l’ancien ministre de la Communication  a mis l’accent sur le fait que l’alliance  PPS-PDJ constitue une expérience unique dans un contexte régional instable et s’inscrit aux antipodes des pratiques népotistes ou discours dogmatiques, comme le prétendent certaines analyses non-fondées et que les partis de la majorité  composant le gouvernement puisent leur référentiel dans la Constitution et le discours royal du 9 mars qui est considéré comme une feuille de route pour entamer le chantier des réformes institutionnelles.  «L’éthique et la politique sont indissociables», a-t-il noté en substance.

Par ailleurs, Khalid Naciri a dressé une critique acerbe à l’encontre de ceux qui tentent de détourner l’opinion publique en ressuscitant de faux-débats. «Il se trompe grandement celui qui pense qu’il existe une confrontation contre le courant islamiste et le courant progressiste. La véritable bataille, c’est celle qui oppose les démocrates et les non-démocrates», a-t-il martelé.

Ainsi, Khalid Naciri a mis en garde contre ceux qui essaient de calquer les expériences étrangères sur le cas du royaume. «Le PJD n’est nullement synonyme des frères musulmans en Egypte ou du parti du Ennahda  tunisien ou de l’AKP turc. Ce serait un manque de discernement politique que de procéder à une telle analyse», a-t-il averti.

Selon le professeur universitaire, le PPS et le PJD vont œuvrer pour lutter contre certaines pratiques déviantes portant atteinte au processus démocratique et pour que les élections législatives du 7 octobre 2016 soient une étape idéale pour les Marocains afin d’exprimer leurs voix avec responsabilité et en toute liberté.

De son côté, Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD, a souligné l’importance de mettre en place un front démocratique pour faire face au despotisme et toutes les tentatives d’hégémonie sur la scène politique. «Le chemin de la démocratie est irréversible au Maroc. Et la bataille des deux partis (PPS et PJD), consiste à tenir tête à ceux qui ont des intérêts politiques ou économiques et qui constituent une entrave à la consécration de la démocratie. Cela signifie que les prochaines échéances électorales seront une étape décisive pour mettre un terme à toutes les pratiques d’autoritarisme et de domination», a-t-il déclaré.

Quant à Mohamed Abdelwahab El Allali du PPS, il a appelé à la mise en place d’une nouvelle culture privilégiant la démocratie, le dialogue et le consensus entre les différentes forces de la scène politique. Il faut dire, a-t-il insisté que «le chemin de la démocratie est souvent parsemé d’embûches, avant de mettre en exergue le rôle des institutions, qui demeurent la pierre angulaire du fonctionnement de tout système démocratique.

Notons au final que cette rencontre a été également marquée par l’intervention de Nezha El Ouafi du PJD qui a traité de la problématique de la démocratie et des mécanismes de contrôle des élections.

Khalid Darfaf

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