L’affaire la Samir s’enfonce dans le flou

Le dossier de la liquidation judiciaire de la Samir est toujours dans l’expectative. L’affaire qui traine depuis le 1er juin 2016 et même bien avant (depuis la cessation d’activité de la raffinerie de Mohammedia le 15 août 2015) n’arrive toujours pas à trouver une thérapeutique valable et efficace. Les dates sont reportées sine die et aucune offre n’est pour le moment satisfaisante ni concluante. La situation sociale du personnel de la raffinerie devient désastreuse. Mis à part les salaires versés à la fin de chaque mois, tous les acquis sociaux ont été suspendus, voire supprimés.

Le malaise est profond. Le personnel de la raffinerie de Mohammedia s’est vu retirer plus de 11 droits et acquis sociaux depuis le déclenchement de la crise de la Samir en Août 2015. Aujourd’hui, le syndic judiciaire a trouvé «judicieux » de suspendre pratiquement la majorité des acquis sociaux des salariés du site pétrolier de la ville des Roses, indique une source bien informée requérant l’anonymat. Il s’agit de l’assurance maladie (actifs et retraités) et des versements de la CNSS et de la CIMR et ce, même si les cotisations continuent d’être prélevées. Il s’agit aussi de la suppression de la cantine, des primes de départs pour les nouveaux retraités, des primes de rendements et des primes de ramadan. Le panier de la suppression concerne également la prime de l’Aid al Adha, la prime du congé annuel et celle de la scolarité des enfants.

Aujourd’hui, les représentants du personnel protestent et réclament leurs acquis dont, notamment, l’assurance maladie et la CNSS, explique notre source. Et d’ajouter que le syndic judiciaire refuse encore de donner suite à leurs doléances et ce, malgré les rentrées d’argent « régulières » que continue à recevoir la raffinerie. On rappelle dans ce sens que les sociétés de distribution des produits pétroliers avaient des dettes à l’égard de la Samir qu’ils doivent payer.

Pour mémoire, l’arrêt de l’activité de la Samir remonte à plus de deux années déjà (15 août 2015). La liquidation judiciaire a été lancée en appel depuis le 1er juin 2016. Les dettes de la société s’élevaient à près de 43 milliards de dirhams. La procédure de cession des actifs de la société a été activée sur la base d’une estimation des experts auprès du tribunal de Commerce de 21,6 milliards de dirhams. Les offres d’achats ont dans la plus part des cas été surévaluées par rapport à l’expertise initiale autour de 25 à 30 MMDH, soit 15% à 39% supérieur au prix initiale.

A signaler aussi que jusqu’à présent, aucun des présumés acheteurs n’a fourni une caution bancaire supérieure à 1% de la valeur d’achat. Le problème de sérieux et de crédibilité des gros clients acheteurs est mis sur le tapis ; d’autant plus que le dossier n’avance pas et que les reports des délais risquent de se poursuivre de plus bel.

Fairouz El Mouden

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