L’ahidous, un hymne à l’humain et la terre…

Le patrimoine musical et artistique marocain est puissant, voire séduisant à la fois par sa diversité et sa richesse. Chaque composante, soit telle, amazighe, arabe, andalouse, juive, africaine, méditerranéenne, sahraouie contribue à l’enrichissement du tissu artistique national. L’ahidous, ce genre musical joué par les tribus amazighes est l’une des pratiques musicales les plus anciennes.

L’ahidous est un symbole de joie, de paix, un hymne à la vie et l’attachement à la terre. En effet, il en existe plusieurs manières de le jouer dans les noces et les fêtes.

La musique et la danse de l’ahidous sont bien ficelées comme un tapis rythmique bien tissé. Les gestes et mouvements du corps sont bien calculés. Les rythmes riment avec la gestuelle de la danse. Izlan ou les chants sont écrits généralement par des poètes ou  «inchaden».

 Les paroles des chants sont un appel à la fraternité et à l’amour. Certains relatent des faits historiques. A l’époque, c’est à travers les poèmes chantés que certains poètes ont lutté contre le colonisateur et la dictature des caïds.

L’ahidous se pratique tout au long de l’année. Mais durant l’été, après la moisson, les soirées des villages peuplés des amazighs sont animées par les izlan, les danses et ahidous. C’est la saison d’ailleurs où plusieurs jeunes amazighs se marient.

Hommes et femmes sous forme d’un cercle, d’un demi-cercle ou libres célèbrent la parole vive. L’ahidous est un symbole d’unité, d’attachement entre les humains : hommes et femmes. Dans des danses, on trouve des femmes attachées aux hommes.

L’ahidous a son propre rituel. Les danseurs et danseuses portent leurs habits et costumes caractérisant  leurs tribus.  Ils dansent sur les mélodies du tambourin et du bendir.  L’izli se chantant selon le contexte et le genre de la fête célébrée, chaque région a sa propre danse qui la diffère de l’autre. Ainsi, on trouve plusieurs types d’Ahidous, en l’occurrence l’ Ahidous des Ait Ata, celui  des Ait Merghad, des  Ait Hdidou, des  Ait  warayn,  celui  du  Moyen Atlas, du haut-Atlas et du Sud-Est  marocain.

Mohamed Nait Youssef

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