L’amazighité a constitué constamment un souci majeur pour le PPS

Mohamed Nabil Benabdallah, SG du PPS à Tiznit

«Depuis les années cinquante, le PPS a brandi l’étendard de la pluralité linguistique et culturel, au moment où le fait de soulever ses dossiers/tabous était un outrage à l’ordre établi», disait le secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah, lors de la conférence organisée, vendredi dernier à Tiznit, par l’association Tairi n’ouakal (amour de la terre) que préside la chanteuse amazighe, Fatima  Tabaamrante.

Cet événement qui coïncide avec le cinquième anniversaire de l’officialisation de Tamazight, avait drainé un parterre de personnalités administratives et représentatives, de dirigeants politiques, d’intellectuels et d’acteurs de la société civile. Après le mot de bienvenue de l’association initiatrice de cette rencontre autour du thème central, «Les amazighs et la politique», le ministre de la culture, Amine Sbihi, a prononcé un important discours, au cours duquel il a mis en exergue le legs patrimonial riche de la région de Tiznit, tout au long un parcours séculaire. Dans le même ordre d’idées, il met en avant la position et le rôle prépondérant de la culture et la langue amazighs qui revêtent non seulement un aspect identitaire, mais un droit inaliénable pour de larges souches des populations marocaines. Tout en mettant en valeur cette composante indissociable de l’existence nationale, à travers des siècles, il met pareillement l’accent sur le contenu démocratique de tout l’effort menant à la reconnaissance et la mise en fonction de cette assise fondatrice, longtemps exclue et délaissée.

2Prenant la parole, à cet égard, le leader du parti du livre a, tout d’abord, rendu hommage à la présidente de l’association organisatrice de cette activité annuelle, dont l’apport à la cause de la langue tamazight, à travers l’art de la poésie et le chant engagé, n’est plus un secret pour personne. Par ailleurs, il faisait savoir que le premier texte organique relatif à l’amazighité était aux ultimes retouches préparatoires. Cette ébauche, poursuit-il, devait être validée, cette semaine, mais, d’autres mesures ont retardé cette opération, notamment la nécessité de tenir en compte  certaines rectifications du cabinet royal. Il est donc attendu, enchaine-t-il, que les deux textes organiques soient présenter dans les jours qui viennent. D’autre part, il n’est pas exclu que d’autres années sont à prévoir pour la mise en marche de leur activation et de la dotation d’un projet sociétal édifiant.

«Il ne faut du tout croire que les lois organiques inhérentes à l’amazighité est une chose aisée, car le plus difficile c’était la présente phase de l’élaboration, beaucoup plus difficile que l’officialisation, elle-même », disait-il, à ce propos, tout en indiquant cette démarche est l’affaire de tout le monde. Le PPS, pendant plus de six décennies, n’a jamais cessé de mettre en œuvre cette cause, par le biais des écrits et des positions de ces multiples pionniers, tels Aziz Belal, Simon Lévy, Ali Yata…Aussi, le parti a appelé, dès lors, à la création d’un institut spécifique de l’amazighité, au début des années soixante-dix, la contribution de la mise en application de l’alphabet Tifinagh, la sortie de la chaîne tamazight, la vulgarisation de cette langue dans l’information nationale.

«La langue amazighe est alors une question d’ordre générale et ne tolère, de ce fait, aucune surenchère politicienne», conclut-il. Il est à signaler, enfin, que d’autres dirigeants de partis politiques ont pris part à cet échange, marqué par le respect et la sérénité, modéré par Khalid Alyoud, en particulier, Ilyas El Omari (PAM), Hasna Abouzaid (USFP), Saadeddine El Othmani (PJD), Mustapha Ditass (RNI), Aicha Daif (MP) et Mohamed Drhirni (acteur amazigh).

Saoudi El Amalki

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