L’arganiculture, pilier du plan ambitieux «Maroc Vert»

Près de huit ans après son lancement, en avril 2008, le Plan Maroc Vert (PMV) est, à bien des égards, sur la bonne voie, comme en témoigne la bonne opérationnalisation de cette stratégie prometteuse, conçue comme une feuille de route au service de l’essor de l’agriculture marocaine, elle-même pilier de taille de l’économie nationale.
Une multitude de produits agricoles disposent, désormais, d’une indication géographique les protégeant contre toute imitation. Des coopératives agricoles se sont développées, unifiant leurs efforts afin de donner à leurs productions  un label spécifique et connu mondialement. La recherche scientifique agricole et animalière a connu une évolution sensible durant ces dernières années.
Dans la foulée, l’arganier, arbre endémique du Sud Atlantique marocain, fait partie de ses genèses de produits multiples dont la popularité a dépassé toutes  les attentes, même avant le lancement du PMV.
De Safi à la frange saharienne, l’arganier a constamment surpris par sa  résilience et sa capacité à défier les changements climatiques, au grand  avantage des populations locales tant sur le plan nutritionnel que diététique,  voire même cosmétique.
Cet intérêt pour l’arganier, qui grandit de jour en jour, revient à la moitié des années 90 du siècle dernier, période où on a orienté le travail de  restructuration des associations féminines spécialisées dans la production et la commercialisation de l’huile d’argan. Cette dynamique s’est poursuivie au fil des ans, tant et si bien que ce tissu associatif compte, aujourd’hui, plus de 150 sociétés, 300 coopératives dont une partie est structurée en 8  groupements d’intérêt économiques, selon des données de l’Agence nationale pour  le développement des zones oasiennes de l’Arganier (ANDOZA).
Dans cette perspective positive, la création de la Fédération  interprofessionnelle marocaine de l’arganier (FIMARGANE), en 2011, a constitué  un pas supplémentaire sur la voie de la structuration professionnelle du  secteur, puisqu’elle renferme dans ses rangs tous les intervenants dans ce domaine. Aussi, ce nouvel organisme est-il devenu un partenaire de marque pour le développement durable et en parfaite harmonie avec le PMV.
Un accord de 2,8 milliards de dirhams a été signé entre cet organisme et le gouvernement en 2011, en vertu duquel l’Etat s’engage à qualifier le domaine de  l’arganier sur une période de 10 ans. Le directeur général de l’ANDOZA, Brahim  Hafidi, a expliqué, à l’ouverture du troisième congrès international sur l’arganier organisé à Agadir du 17 au 19 décembre dernier, que l’un des objectifs ambitieux du contrat-programme est la qualification de 200.000 hectares de l’arganier, outre l’amélioration de la production de l’huile d’argan pour atteindre les 10.000 tonnes en 2020 au lieu de 4.000 tonnes produites actuellement.
Latifa Yaakoubi, directrice de projet à l’ANDOZA, a précisé que cet accord est mis en œuvre en partenariat avec le Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification,  l’Institut national de la recherche agronomique, les délégations régionales de l’agriculture, la FIMARGANE et la Fédération nationale des ayant-droits exploitants de l’arganier.
Elle a relevé, dans une déclaration à la MAP, que ce programme, entamé en 2013, vise à travers une approche participative et inclusive à qualifier une superficie de 12000 hectares, l’objectif étant de booster l’investissement dans  l’arganier, qui fait partie du pilier II du Plan Maroc Vert destiné à l’agriculture solidaire.
En effet, l’investissement dans l’agraniculture connaît un intérêt de plus en plus croissant, notamment dans des exploitations modernes sur une superficie de près de 3000 ha.
Ainsi en est-il du lancement, le 17 décembre dernier dans la commune rurale de Rasmouka (province de Tiznit), par le ministre de l’Agriculture et de la  pêche maritime, Aziz Akhannouch, de la première initiative en son genre avec un  budget d’environ 72 millions de dirhams entre 2015 et 2019.
Cette approche dynamique ne peut que donner un nouvel essor à  l’arganiculture où le souci économique s’accommode parfaitement de la sauvegarde de l’environnement, surtout que l’Arganeraie a été déclarée par  l’UNESCO, en décembre 1998, première Réserve de biosphère du Maroc.

Hassan Hermas (MAP)

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