L’Automobile signe sur un parcours des plus scintillants

En termes de chiffres et de réalisations, le secteur automobile au Maroc a réussi son virage durant l’année écoulée, tant au volet de la production industrielle qu’à celui des ventes. Les détails.

Ce fut une année prolifique pour cette industrie attrayante qui tire vers le haut le secteur secondaire au Maroc : l’automobile. En somme, cet écosystème a enregistré un chiffre d’affaires de 70 milliards de dirhams, soit 10 milliards de plus qu’en 2016. De même, il a généré 15.000 nouveaux emplois et s’est vu renforcé de 42 projets d’investissement qui ont absorbé 15,5 milliards de dirhams.

L’attraction des industriels se poursuit à grands pas

En termes macro-économiques, l’expansion du secteur automobile s’est assidument poursuivie. Selon les propos du ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy, le tissu productif s’est considérablement élargi en 2017, au même titre quela palette des métiers qui s’est étoffée. Ainsi la destination Maroc s’est forgée une renommée mondiale auprès des industriels du secteur.

Le Royaume détient une capacité de production de 650.000 véhicules par an, avec des ambitions de les porter à un million de voitures d’ici 2020. Selon le ministre, le Royaume est sur la bonne voie pour « intégrer le top 10 des plateformes de production automobile dans le monde », et possède« tous les atouts pour concrétiser cet objectif » en misant sur la montée en gamme et la maximisation de l’intégration locale.

Les postes d’emplois créés par le secteur s’élèvent au total à 80.597, l’équivalent de 90% de l’objectif à horizon 2020. De même, le taux d’intégration locale est de l’ordre de 55%, et l’on planifie de le porter à 65% d’ici trois ans.

Mais des dates du calendrier de l’année précédente, c’est vraisemblablement le 11 décembre 2017 qui signe le sursaut de l’année dans l’activité industrielle du secteur. Sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, des conventions d’investissement pour la création de 26 usines ont été signé, et le Royaume s’est vu doté de nouveaux métiers. D’un montant global de 13,78 MMDH, ces investissements créeront 11.568 nouveaux emplois directs.

Il y va sans dire que l’année a connu une activité prospère des industriels. Le Groupe PSA y a annoncé le lancement des travaux de son projet à Kénitra, lequel a reçu le prix 2017 du meilleur projet d’investissement dans la région MENA, décerné par l’Annual Investment Meeting Committee de Dubai. Le projet se déploie conformément au calendrier prévisionnel et le démarrage de la production débutera en 2019. De même, Renault a célébré son millionième véhicule exporté depuis le Royaume. Désormais, 10% de ses véhicules commercialisés dans le monde sont produits actuellement au Maroc et exportés vers 73 destinations. Pour sa part, l’équipementier français Faurecia a casqué 170 MDH pour son nouvelle usine à Salé, où sont produit chaque jour 10.000 coiffes cuirs et textiles de sièges automobile. Ensuite débarque le géant chinois BYD, acteur de référence de la mobilité électrique, qui a choisi le Royaume pour établir un projet d’intégration, pour la première fois en Afrique, de la filière du transport électrique, dont la production sera destinée tant à l’export qu’au marché local.

Le marché local emboite le pas à l’essor industriel

Cette année, le marché de l’automobile a clôturé à plus de 168.000 ventes neuves, formant une progression de près de 3% par rapport à l’année dernière, une bonne performance en somme. De l’avis de plusieurs marques présentes au Royaume, la cadence des ventes manquait cependant de stabilité. «On a senti quand même un ralentissement de la progression durant les derniers mois de l’année», commente Abdelwahab Naciri, directeur général de la filiale d’Auto Hall «Scama». A l’intérieur de ce marché, les ventes des véhicules assemblés localement a bien progressé tandis que ceux importés ont du surplace. «Pour des raisons de compétitivité et de coûts, les véhicules montés localement sont désormais plus accessibles en termes de prix», explique Naciri. De même, l’appréciation de l’euro a joué un rôle prépondérant. En augmentant significativement de valeur cette année, les prix ont été impactés et certaines marques, comme Ford, dont l’activité nationale est régie par Scama, ont préféré ne pas surenchérir sur la concurrence mais plutôt préserver leur rentabilité.

faits marquants de 2017:

6 mars: Création du groupement interprofessionnel de l’automobile au Maroc (GIPAM).

6 juin : Export du millionième véhicule de Renault produit sur les terres marocaines.

13 juillet 2017 : Inauguration par Faurecia d’une nouvelle usine à Salé pour son Activité «Seating».

9 décembre : Signature d’un protocole d’accord entre BYD et l’Etat pour la création d’un «écosystème de transport électrique».

11 décembre : Signature de conventions d’investissement pour la création de 26 usines opérant dans l’industrie automobile.

Iliasse El Mesnaoui

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