Le CC du PPS approuve à l’unanimité le rapport du B.P.

Le parlement du PPS décide de participer au prochain gouvernement

… et donne délégation au bureau politique de gérer cette participation

Benabdallah : «La participation au prochain gouvernement doit se faire sur la base d’un programme de travail et d’une charte de déontologie appropriés et en harmonie avec les idées, les valeurs progressistes et les orientations politiques du parti.

Le Comité central du Parti du Progrès et du Socialisme, réuni dimanche à Salé en sa 7ème session, pour débattre de la situation politique générale consécutive aux élections législatives du 7 octobre 2016, a adopté à l’unanimité le rapport du Bureau politique présenté par le secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdallah.

Les travaux de la réunion, tenue sous la présidence de Rachid Roukbane, membre du Bureau politique en présence de Aïcha Lableq, Rachida Tahiri, Gajmoula Ment Abbi, Naima Bouchareb, Ghizlane El Maâmouri, Driss Redouani, Mustapha El Ghazoui, Anass Doukkali et Larbi Kharbouche,  ont été marqués par de longs débats fructueux et responsables sur tous les points à l’ordre du jour.

Dans son communiqué final, le comité central du PPS a approuvé la décision de participer au prochain gouvernement et a donné délégation au bureau politique de gérer cette participation.

La participation au gouvernement

Présentant le rapport, le secrétaire général du PPS a expliqué que « les mêmes raisons qui avaient amené le parti à participer au premier gouvernement dans le cadre de la Constitution de 2011, persistent toujours. Partant de cela la position naturelle du parti doit lui permettre de continuer cette expérience avec un souffle réformiste dans le but de la poursuite des chantiers de réforme démocratique et du développement», ajoutant que les pratiques malsaines ayant entaché les dernières élections renforcent plus que jamais la conviction du PPS que «la lutte politique en cours n’oppose pas des conservateurs à des modernistes, mais plutôt des milieux hostiles à l’option démocratique à d’autres qui défendent ce choix».

Durant ses 73 années d’existence, le PPS a toujours su faire la distinction entre la contradiction principale et la contradiction secondaire, a-t-il rappelé, insistant sur le fait que la contradiction principale oppose aujourd’hui non pas des forces conservatrices à d’autres modernistes , mais plutôt des forces qui défendent la démocratie, animées par la volonté de mener des réformes à d’autres oeuvrant pour établir leur domination sur le paysage politique et partisan et par conséquent faire reculer le processus démocratique à une époque révolue.

Le secrétaire général du PPS a rappelé qu’en identifiant au lendemain des évènements de 2011 la contradiction principale dans le pays, le PPS n’avait pas occulté pour autant à un rang secondaire les autres questions concernant notamment les libertés individuelles et collectives et les valeurs fondamentales. Bien au contraire, le PPS avait conditionné sa participation à l’alliance gouvernementale à la nécessité de ne pas porter atteinte à ces valeurs et la pratique a montré que le gouvernement n’a jamais pris une décision hostile à cette orientation, le parti veillant en permanence au respect de cet engagement.

Tout en étant convaincu de la nécessité de persévérer sur la même voie, le PPS doit toutefois se pencher sur l’analyse du prix payé par le parti et les raisons qui expliquent pourquoi le parti n’a pas pu tirer profit des résultats très positifs de ses ministres dans les secteurs sociaux dont ils avaient la charge, a-t-il dit.

Il est également nécessaire de tenir compte de l’impératif de ne pas isoler le parti au moment où des signes précurseurs encourageants laissent entendre que la majorité est en passe de s’élargir aux partis nationaux démocratiques, en l’occurrence le Parti de l’Istiqlal et l’Union socialiste des forces populaires, tendance qui doit inciter le PPS à pousser dans le but d’éveiller le véritable front démocratique national moderniste, pour qu’il constitue une alternative du futur, tel que voulu par le peuple et qui repose sur un bilan militant conjoint, œuvre réalisée par des militants de grand calibre dont il faut s’inspirer.

Pour ce qui le concerne, le PPS ne doit pas se contenter de se jeter des fleurs du fait que l’évolution de la situation est en train de confirmer la justesse de son orientation générale et de sa position rationnelle appelant à la participation dans le gouvernement sortant, – ce qui somme toutes met du baume au cœur – , mais cela doit le pousser à réfléchir plutôt sur les moyens de prendre des positions courageuses avancées que d’autres prendront plus tard comme le montre aujourd’hui l’évolution de la position du parti de l’Istiqlal et de l’USFP.

Au niveau des consultations en cours pour la formation du nouveau gouvernement, elles se poursuivent sur les principes, a-t-il fait savoir, notant que les détails seront abordés une fois les partis politiques pressentis pour participer à cette expérience dévoilent leurs positions à travers leurs instances responsables, comme c’est le cas pour le PPS.

Le Bureau politique du PPS considère que la position à adopter doit être celle de la participation à ce gouvernement sur la base d’un programme de travail et d’une charte de déontologie appropriés et en harmonie avec les idées, les valeurs progressistes et les orientations politiques du parti à la lumière des résultats de l’analyse du parti de l’étape actuelle et des tâches de l’heure qui lui incombent. Cette décision doit être assortie de la mise en œuvre de l’article 48 du statut du parti pour que le Comité central accorde au Bureau politique le mandat de gérer les consultations en cours. Quant aux critères de candidature à la responsabilité ministérielle, dans le cas de l’approbation du Comité central de la participation du parti, ils doivent, après adoption par le CC lui-même, avoir trait à l’engagement politique clair de respect des positions et orientations fondamentales du parti, à la fidélité et au dévouement aux résolutions du parti, à la compétence et à l’expérience, à la disponibilité entière à servir les intérêts des citoyennes et citoyens et au traitement constructif des électrices et électeurs du parti et de ses militantes et militants pour tout ce qui concerne l’intérêt général.

Le scrutin du 7 octobre a été entaché de pratiques malsaines

nabil2Evoquant les différentes péripéties des  élections législatives du 7 octobre 2016, le secrétaire général du PPS a souligné qu’elles avaient effectivement constitué, comme prévu, «une étape politique décisive et une nouvelle bataille extrêmement difficile, à laquelle le PPS a pris part pour le parachèvement, la consécration et la consolidation de l’option démocratique dans le cadre de l’action inlassable du parti pour le renforcement des fondements solides du Maroc des institutions, de la justice sociale et de l’égalité».

 « C’est une bataille difficile et rude que le parti a donc menée dans l’intention de rendre compte de sa participation à l’expérience gouvernementale qui se termine, à travers l’évaluation du bilan de l’action gouvernementale en général et du bilan du travail des ministres du PPS dans les secteurs dont le parti avait la charge en particulier », a-t-il dit.

«Tout d’abord, le PPS enregistre positivement l’organisation de ces élections dans leur délai constitutionnel, étant donné que cela renforce l’aspect régulier de la vie démocratique nationale et consacre l’option qui consiste à faire du scrutin législatif une étape pour lier la responsabilité gouvernementale à la reddition des comptes à travers les urnes, dans une étape importante pour exprimer la volonté populaire, satisfaction qui ne doit pas empêcher de souligner avec regret le faible taux de participation, qui interpelle tout le monde, Etat, partis politiques et société civile, a indiqué le secrétaire général du parti, selon lequel « une saine vie politique régulière avec un taux de participation supérieur requiert la voie de la crédibilité, du sérieux et du respect de la déontologie et des principes dans le paysage politique, de manière à inciter les larges couches du peuple à s’impliquer largement dans la consolidation et le soutien des bases du processus démocratique national, lequel doit reposer sur la concurrence politique libre, honorable et loyale entre des partis politiques véritables, sérieux et indépendants, c’est-à-dire des partis normaux, sans usage de « substances dopantes » ou épreuve de forces en dehors des capacités intrinsèques et éléments constitutifs objectifs ».

Selon le rapport, les résultats de ces élections sont venus en général confirmer le soutien populaire dont a bénéficié l’expérience gouvernementale qui s’achève et ce en dépit des pratiques à travers lesquelles leurs auteurs voulaient influencer le climat politique général, pratiques qui se sont intensifiées durant plusieurs mois voire durant les cinq dernières années, à travers plusieurs supports médiatiques existants ou créées à cette fin, qui véhiculaient de fausses accusations, des allégations et des mensonges.

Même des pseudo-analystes et experts se sont complètement métamorphosés et ont commencé à avancer le contraire de ce qu’ils soutenaient durant les cinq dernières années au profit de cette expérience, tout en doutant de sa capacité de résister et de continuer, a noté le SG du PPS.

Il a en outre fait savoir que des moyens financiers colossaux ont été mobilisés pour ce faire, lesquels fonds ont été utilisés à outrance durant la campagne électorale, qui a connu comme tout le monde l’a constaté, des interventions flagrantes qu’aucun processus électoral n’a connues durant les dix dernières années.

A cela s’ajoutent certaines initiatives fracassantes à l’instar de ce qui a été commis à Casablanca comme marche abandonnée et démentie par ses commanditaires, qui ont confectionné un projet politique «pour combattre les islamistes», qu’ils ont finalement renforcés et aidés à remporter des résultats qui illustrent «un échec cuisant de ces arrivants dans une étape centrale du processus de leur plan hostile au projet démocratique».

En dépit des irrégularités ayant entaché le scrutin et des dépassements et méthodes utilisées pour faire pression sur les électrices et électeurs, les résultats réalisés ont montré que les couches populaires ont récusé toutes ces tentatives visant à imposer l’hégémonie et la domination de ce courant sur les paysages politique et partisan et à affaiblir les forces nationales démocratiques dans l’objectif de dégager une bipolarisation artificielle, qui porterait atteinte au pluralisme politique et intellectuel, qui a de tout marqué et qui doit continuer de distinguer l’évolution démocratique marocaine.

 L’echec des adversaires du projet democratique

 En dépit donc de sa présidence de l’expérience gouvernementale qui s’achève et des imperfections que le PPS avait en son temps soulignées au gouvernement ou en public, le PJD a réussi à tirer profit de ses capacités intrinsèques et des pratiques et manœuvres de ses adversaires, ce qui lui a permis de remporter les élections de 2016 avec un total de 125 sièges contre 107 en 2011 et 42 en 2007, a-t-il dit.

C’est ainsi que le parti, qui s’est déclaré être l’alternative des forces nationales démocratiques en avançant qu’il est venu « affronter les islamistes » et «réaliser le projet social moderniste », a échoué à jouer un rôle central dans le recul de toutes les forces nationales démocratiques, a-t-il martelé.

Pour ce qui le concerne, le PPS défend depuis sa naissance un projet démocratique fondé sur l’Etat national démocratique, Etat des institutions, de l’égalité et de la justice sociale. Pour ce faire, il a toujours appelé à un compromis historique entre les forces nationales démocratiques vives et sérieuses, a-t-il affirmé, rappelant que le PPS insistait durant les cinq dernières années sur le fait que la lutte que connait la scène politique n’oppose pas une partie conservatrice d’une part à une autre moderniste et progressiste d’autre part, mais plutôt les tenants du projet de consolidation et de renforcement de la démocratie saine à un bloc qui combat ce projet démocratique.

Partant de cela, la principale conclusion à tirer des résultats du scrutin du 7 octobre 2016 se résume en l’échec du plan des adversaires du projet démocratique, plan dont le parti qui en est l’initiateur n’a pas encore jeté l’éponge en appelant à une réconciliation qui n’est en fait qu’une autre manœuvre et une tentative vaine de brouiller ses cartes perdantes, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il faudra s’attendre à des attaques plus virulentes de la part de ce camp pour mettre à genou les partis nationaux démocratiques, qui sont appelés à résister, à défendre leur indépendance et à continuer de jouer leur rôle dans la défense du projet démocratique auquel aspire le peuple et dans l’intérêt du pays.

 Le PPS a joué un rôle important dans l’échec du plan antidémocratique en optant notamment pour des alliances visant à faire avancer le processus démocratique comme il a payé cher le prix de son rôle joué, a-t-il estimé, notant que le parti a été visé comme le montrent les violations commises dans des circonscriptions législatives où des listes du parti avaient toutes les chances de l’emporter. A ce propos, le PPS a intenté plusieurs recours auprès de la Cour constitutionnelle concernant des sièges dans les circonscriptions de Tinghir, Marrakech-Menara, Kalaât Sraghna, Sidi Bennour, Sidi Slimane, Benslimane, Boulemane, Larache et Khouribga.

L’évaluation du rendement du parti

 Tout en procédant à l’évaluation des résultats du parti, Mohamed Nabil Benabdallah n’a pas manqué de présenter à tous les camarades, à tous ceux qui ont été élus dans les circonscriptions locales et nationales et aux autres candidates et candidats comme à l’ensemble des militantes et militants ses félicitations les plus sincères pour tous les efforts qu’ils ont déployés dans le cadre d’une campagne électorale propre du parti, ayant permis au PPS de rencontrer des centaines de milliers des citoyennes et citoyens dans les différentes régions du pays et de leur présenter et expliquer son programme électoral, le bilan de ses réalisations et son projet sociétal démocratique moderniste et l’ensemble de ses propositions pour un Maroc de la dignité et de la liberté.

Il a également exprimé ses remerciements et sa gratitude à tous ceux qui ont voté pour le PPS, soulignant que les résultats réalisés par le parti ne sont pas au niveau des attentes et ambitions réelles de ses militantes et militants et qu’ils ne reflètent en rien le poids politique et électoral du parti. Ces résultats ne correspondent pas non plus à l’accueil favorable réservé au parti durant toutes les étapes de sa campagne électorale, a-t-il encore souligné, faisant remarquer que les résultats de toutes les forces politiques nationales démocratiques qui ont de l’histoire, ne traduisent pas la réalité politique véritable, ce qui constitue un coup au pluralisme et que cela n’atténue en rien l’effet du choc au sein du parti, eu égard aux efforts déployés et à l’expérience gouvernementale au cours de laquelle le PPS s’est distingué par un rendement fructueux et un bilan positif. Malheureusement aucun effort n’a été fait pour capitaliser sur le bilan hautement positif du parti au sein du gouvernement.

Le résultat est choquant d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un vote punitif de la participation du PPS.

Si c’était le cas, les autres partis de l’opposition, autres que le parti arrivé second aux élections, auraient réalisé des résultats meilleurs.

Le résultat a été choquant car le travail accompli dans de nombreuses provinces et sections du parti devait donner lieu à des résultats meilleurs, sans ces pratiques malsaines contraires et sans cette bipolarisation artificielle annoncée, qui a amené certains électeurs à opter pour le «vote utile» qui a profité surtout au PJD, privant par la même le PPS de dizaines de milliers de voix.

Dysfonctionnements à traiter

Sans tomber dans l’auto-flagellation, le parti va procéder à la critique et à l’autocritique pour dire qu’il y a des dysfonctionnements organisationnels, dont le parti est responsable et qu’il doit traiter.

Après avoir passé en revue de nombreuses fautes commises dont certaines relèvent plutôt de la traitrise, il a fait savoir que c’est au Comité Central de demander des comptes aux structures du parti, aux organisations parallèles (jeunesse, forum, secteurs socioprofessionnels) et en premier à la direction nationale du parti, institution et membres, secrétariat général, bureau politique et comité central.

Pour pouvoir mener à bon escient cette entreprise, le Bureau politique va continuer de collecter, de s’assurer et de vérifier les données relatives au rendement des différentes institutions et organisations du parti au cours des élections du 7 octobre 2016, dans le but de parvenir à un diagnostic et une évaluation globaux avec la participation des différentes instances partisanes concernées et des candidates et candidats, sur la base de données objectives et selon une approche constructive qui repose sur la critique et l’autocritique, ce qui est à même de développer le rendement de l’appareil partisan et de procéder aux révisions nécessaires à tous les niveaux de la pyramide partisane, en prévision de toutes les tâches militantes essentielles qui incombent au parti et pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la poursuite du processus des réformes, de la construction de l’édifice démocratique et de la réalisation de l’égalité et de la justice sociale. Compte tenu de l’énormité de la tâche, le secrétaire général du PPS a proposé dans son rapport que la réalisation d’un tel travail soit faite au cours d’une session du Comité Central qui doit se tenir une fois achevée l’opération de collecte de toutes les données nécessaires avant la fin de l’année en cours ou au début de l’ année prochaine.

Ont pris part à cette session outre les membres du Comité central, les nouveaux élus du PPS à la Chambre des représentants et les mandataires des listes électorales du parti.

Un débat franc, sincère et fructueux a marqué les travaux de cette session

Il a été axé notamment sur la faiblesse des résultats réalisés par le parti, les irrégularités électorales commises, les défaillances organisationnelles régionales et locales et l’évolution de la situation, à la lumière des dangers qui guettent le processus démocratique national. Nombre d’intervenants ont souligné l’impérieuse nécessité pour le PPS de participer à la nouvelle expérience gouvernementale dans le but de renforcer le processus des réformes et l’œuvre de développement du pays.

M’barek Tafsi

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