Le cheminement inaltérable de l’alliance maroco-américaine

Entre le Maroc et les États-Unis, c’est un long chemin de rapprochement qui, en deux siècles, a donné son sens à un partenariat dynamique entre deux alliés proches qui se sont toujours retrouvés du même côté de l’histoire.

Si la reconnaissance américaine de la pleine souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes est le dernier acte en date de cette alliance renouvelée, elle n’a rien de fortuit, pas plus qu’elle ne représente une démarche hâtive ou de circonstance.

Il s’agit là d’un processus de réflexion qui ne date pas d’hier. Mais c’est bien l’aboutissement d’intenses concertations menées au plus haut niveau des deux États depuis plusieurs années.

La proclamation du président des États-Unis est porteuse d’une décision souveraine, avec une force juridique et institutionnelle inébranlable, quelle que soit d’ailleurs la tendance politique du locataire de la Maison Blanche.

Tournant majeur dans les relations bilatérales séculaires, la décision américaine vient rehausser le partenariat stratégique et renforcer le caractère singulier et unique de cette relation bilatérale qui inscrit le Royaume du Maroc et les États-Unis dans une alliance renouvelée.

L’acte éminemment historique de la plus haute autorité de l’Exécutif américain donne un élan qualitatif à la dynamique vertueuse et soutenue consacrant la marocanité du Sahara. En témoigne la décision de l’administration américaine de rectifier toutes ses cartes au sein des divers Départements, d’abolir le terme « Sahara occidental » et de notifier le Congrès officiellement de la nouvelle position nationale sur ce dossier.

Sur le front des enjeux stratégiques, Rabat et Washington luttent de concert contre le fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent. L’étendue de cette coopération est telle que le Royaume a été désigné allié majeur des États-Unis hors OTAN en 2004.

Aujourd’hui, les deux pays déploient leur coopération stratégique dans le sens de la consolidation de l’interopérabilité entre leurs forces armées. Cette interopérabilité s’est particulièrement consolidée au cours des dernières années, à travers des manœuvres militaires conjointes adossées à une coopération militaire exemplaire.

Un nouveau souffle a été donné à la coopération bilatérale avec la mise en œuvre d’une feuille de route décennale visant à renforcer la coopération militaro-sécuritaire et à appuyer la décision royale de lancer une industrie militaire nationale. Le Royaume se trouve ainsi conforté dans son statut d’acteur clé pour préserver la sécurité et la stabilité en Afrique du Nord et au flanc Sud de la Méditerranée.

Capitalisant sur sa position géostratégique, sa vocation de plateforme vers la profondeur africaine, le Maroc demeure l’unique pays du continent à avoir conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis, un traité qui a ouvert la voie vers davantage de diversification des échanges commerciaux.

C’est dans cette perspective que s’inscrit l’initiative américaine d’ouvrir un consulat à Dakhla, une décision phare qui contribuera à concrétiser la vision royale pour les provinces du sud en ouvrant de nouvelles perspectives économiques et de développement, de même qu’elle illustre la fiabilité du Maroc comme un partenaire de confiance auprès de la communauté internationale.

L’ancrage de la vocation économique des provinces du Sud et les opportunités de développement économique et social qui profiteront aux citoyens sont un signal fort de confiance en un avenir de stabilité et de prospérité pour la région.

A portée diplomatique, l’ouverture d’un consulat à Dakhla est à vocation essentiellement économique en vue d’encourager les investissements américains et d’en tirer le meilleur parti au profit notamment des habitants des provinces du sud.

Autre fait significatif, les États-Unis, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et porteplume des résolutions sur la Sahara, ont officiellement informé l’organe exécutif de l’ONU et le secrétaire général de son contenu.

La position de Washington plaide désormais en faveur de la proposition marocaine d’autonomie comme étant la seule base pour une solution juste et durable au différend sur la question du Sahara.

La reconnaissance présidentielle de la souveraineté marocaine sur le Sahara vient cimenter et donner un sens à toutes les expressions, communications et déclarations faites par les plus hauts responsables américains, des administrations républicaines et démocrates, durant les deux dernières décennies.

Déjà dans les années 1990, une « Action Memorandum » a été officiellement développée entérinant le souhait de l’Administration Clinton de poursuivre une solution politique négociée, basée sur un plan d’autonomie large qui respecte la continuité de la souveraineté du Royaume.

Entre 2000 et 2003, James Baker s’était engagé à suivre cette voie, alors qu’en 2004, le président George W. Bush avait adressé une lettre à SM le Roi Mohammed VI, dans laquelle il avait salué et exprimé le « plein soutien » des États-Unis aux propositions avancées par le Maroc pour le règlement du différend autour du Sahara. Trois ans plus tard, suite à la présentation du plan marocain d’autonomie, Washington a multiplié les déclarations officielles de soutien en sa faveur.

En juin 2008, M. W. Bush avait adressé une nouvelle lettre à Sa Majesté le Roi, affirmant « qu’un État indépendant n’est pas une option envisageable et réaliste » pour le différend sur le Sahara, soulignant que le plan d’autonomie « est sérieux et crédible ».

La secrétaire d’État Hillary Clinton avait réaffirmé, un an plus tard, le soutien de l’Administration Obama au plan d’autonomie marocain en le qualifiant de « sérieux, crédible et réaliste ».

En 2013, à l’occasion des entretiens du Souverain avec le président Barack Obama, un communiqué conjoint a entériné la position de l’Administration Obama réitérant que « la position des États-Unis reste inchangée », tout en qualifiant l’initiative d’autonomie de « sérieuse, réaliste et crédible ».

A son tour, le Congrès a toujours soutenu la souveraineté du Royaume et le plan d’autonomie marocain, comme en témoigne entre autres la Loi budgétaire fédérale qui bénéficie aux provinces du sud du Royaume.

C’est dire que contrairement à ce qu’avance une minorité bruyante, l’écrasante majorité des faiseurs et preneurs de décisions américains soutiennent le Maroc et son intégrité territoriale en tant que ligne rouge.

S’inscrivant désormais dans la perspective post-décembre 2020, Rabat et Washington s’engagent à capitaliser sur cet élan afin d’œuvrer ensemble à la résolution du conflit artificiel du Sahara au sein du Conseil de sécurité, d’une part, et à conjuguer, d’autre part, les synergies pour trouver une issue à la question palestinienne.

La visite effectuée ce mardi au Maroc par une délégation américano-israélienne de haut niveau permettra, justement, la mise en œuvre des décisions énoncées lors de l’entretien téléphonique entre SM le Roi et le président Donald Trump, particulièrement le volet relatif au processus de paix israélo-palestinien.

Cette orientation trouve son fondement dans une démarche diplomatique axée sur trois principes, à savoir une solution fondée sur deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, la négociation entre les parties concernées, et la préservation du cachet arabo-islamique de la ville Sainte d’Al-Quds.

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