Le cinéma au cœur de la campagne électorale

Saad Chraibi : Généraliser les possibilités d’accès au cinéma

Quelle est votre appréciation de la présence de la politique dans le cinéma marocain ? (Y compris vos films)?

Si l’on considère que l’aspect politique, et non la pratique de la politique, est un élément du vécu quotidien de notre société, il est opportun de constater que cet aspect existe dans la quasi-totalité des films marocains. La question est : comment est employé cet aspect dans les films marocains ?

Est-ce un constituant moteur de la narration d’une histoire ? Ou est-ce un substrat qui agit implicitement dans cette narration ?

Pour ma part, et dans la totalité de ma démarche cinématographique, j’ai toujours utilisé le vécu social avec sa dimension politique comme élément intrinsèque de la dramaturgie dans mes films. Car, je ne peux pas dissocier cet aspect politique des contenus d’histoires que je filme.

Quel regard portez-vous sur la présence du cinéma dans la politique marocaine? (Nos politiques font-ils référence au cinéma dans leur discours? le cinéma est-il suffisamment présent dans l’espace publique…)?

Malheureusement, au même titre d’ailleurs que les autres moyens d’expressions culturelles et artistiques, le cinéma n’est pas considéré comme vecteur de développement sociétal de la part des politiques (des politiciens) de notre pays. Souvent à cause de leur ignorance de sa dimension à agir comme facteur de changement et d’évolution de notre société. Les rares politiques qui s’y intéressent, le sont plus par plaisir et non par devoir.

Y a-t-il une personnalité, un fait, un événement, une scène de la vie publique des ces dernières années qui pourrait à votre avis inspirer un scénario pour le cinéma?

Certainement et plusieurs. A titre d’exemple :

 L’ascension du religieux dans la pratique politique.

 Les différentes censures contre la liberté d’expression artistique.

 La criminalité au nom de la foi.

S’il y a une revendication, une grande réforme, une requête à présenter aux futurs parlementaires (une seule)… elle serait laquelle?

De généraliser les possibilités d’accès au cinéma dans toutes les villes et régions du Maroc. Aussi bien en fabrication de films qu’en lieux de leurs diffusions.

Mohammed Bakrim

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