Le cinéma au coeur de la campagne électorale

Ayoub El Aiassi : Mettre la culture au cœur des politiques publiques!

Quelle est votre appréciation de la présence de la politique dans le cinéma marocain ? (Y compris vos films)

Le Cinéma marocain, même s’il est un cinéma de grandes thématiques, est resté en grande partie loin de la politique. C’est un cinéma beaucoup plus proche du témoignage social que de dégager un point de vue politique distingué que le Cinéaste assume et défend. En ce qui concerne mes films que ça soit en court métrage de fiction ou en films documentaires, je pense que mon engagement vis-à-vis du Cinéma, d’abord, et de la société,y est présent de façon assez remarquable. Pour mes projets de films à venir, en long métrage, je garderai le même engagement et j’essayerai à travers mon travail artistique de défendre les grandes valeurs progressistes et modernistes.

Quel regard portez-vous sur la présence du cinéma dans la politique marocaine?

(Nos politiques font-ils référence au cinéma dans leur discours ? Le cinéma est-il suffisamment présent dans l’espace publique… ?)

S’il s’agit de parler d’une politique cinématographique, il faut dire que l’Etat Marocain essaye en mettant des moyens financiers de développer le secteur. Mais pour la présence d’un référentiel Cinématographique ou artistique dans le discours des hommes politiques Marocains, je crois que ce n’est pas le cas. Même la théâtralité de leur discours puise pour une grande majorité dans un populisme qui nie l’intelligence des citoyens. Ce qui présente en lui-même un vrai cinéma dans le sens péjoratif du terme.

Y a-t-il une personnalité, un fait, un événement, une scène de la vie publique des ces dernières années qui pourrait à votre avis inspirer un scénario pour le cinéma?

Les manifestations du 20 février 2011 méritent d’être lues avec beaucoup de recul pour en tirer un matériel cinématographique qui va au-delà de transcrire le film dans une période, un fait de l’histoire du Maroc moderne.

S’il y a une revendication, une grande réforme, une requête à présenter aux futurs parlementaires (une seule)… laquelle serait-ce?

Mettre la culture au cœur des politiques publiques, notamment dans tous les secteurs qui déterminent l’avenir du pays (éducation, jeunesse et sport, politique urbanistique, choix économiques…). La culture devrait être aux commandes.

Mohammed Bakrim

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