«Le cinéma est le plus beau mensonge pour dire la vérité»

DNES à Marrakech Omayma Khtib

La 17èmedu Festival international du film de Marrakech a rendu, mercredi 5 décembre, un vibrant hommage au scénariste, acteur et réalisateur marocain, Jilali Ferhati, en présence d’une pléiade de stars nationales et internationales.

Lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au Palais des Congrès de la cité ocre, Hammadi Guerroum, critique de cinéma et grand habitué du Festival a remis le trophée à Jilali Farhatti, grande figure du cinéma marocain. Un tonnerre d’applaudissements ininterrompus s’en est suivi en hommage la grande figure du cinéma marocain pour célébrer son travail du maitre incontesté au service du 7e art au Maroc.

De nombreuses personnalités du théâtre et du cinéma avaient tenu à être présentes pour cet hommage exceptionnel, en reconnaissance à un parcours et une carrière riche et reconnu. « Farhatti a toujours porté les préoccupations et la dynamique de sa société à l’écran avec sobriété et poésie» a souligné le réalisateur Nouredine Lakhmari durant cette cérémonie.« Son humanité est à la hauteur de son talent, Jilali Farhat est une belle âme » a exprimé, de son côté la réalisatrice Narjiss Najjar.

Avec une carrière de plus de 30 ans, marquée par de prestigieux prix et des récompenses de taille, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, Jilali Farhat fait partie des père-fondateurs du cinéma marocain contemporain, dont il est l’un des piliers.

A cette occasion, Jilali Farhatti s’est dit honoré et fier de cette récompense, remerciant, tout ému, le public marocain pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé à Marrakech. «Je suis très honoré et fier de recevoir cet hommage, qui vient en reconnaissance de mon travail et qui m’est rendu par un grand festival international. En effet, il est rassurant de savoir qu’on existe, et qu’on continuera à exister à travers nos œuvres, mais surtout qu’on a une place dans l’industrie cinématographique internationale» a-t-il souligné. En ajoutant, «Nous avons besoin du cinéma pour ne pas mourir de la réalité, car le cinéma est le plus beau mensonge de la réalité» a-t-il exprimé.

Il est à noter que  Jilali Farhatti a reçu l’Étoile d’or du festival aux côtés de Robert de Niro, d’Agnès Varda et Robin Wright qui n’a pas pu être présente à cette 17ème édition du Festival international du film de Marrakech. L’actrice vedette de la série à succès «House of cards» a expliqué dans un message parvenu au Festival être retenu par des engagements professionnels de dernière minute.  «Je suis très touchée par cet hommage à Marrakech. J’étais impatiente de découvrir Marrakech, de rencontrer le public et les amoureux du cinéma au Maroc. Mais ces engagements professionnels urgents et parfaitement inattendus rendent cela impossible. Merci à tous», a-t-elle rajouté.

Né en 1948 à Aït Ouahi près de Khemisset, Jillali Ferhati grandit à Tanger qui l’adopte et qui façonne sa personnalité. Diplômé en Lettres et en Sociologie, il se passionne d’abord pour le théâtre avant de passer au cinéma en réalisant son premier long métrage «Une brèche dans le mur» en 1977. Sa première œuvre ne passe pas inaperçue lors de «La semaine de la critique» à Cannes.

Le réalisateur marocain revient d’ailleurs sur la croisette en 1982, mais cette fois dans le cadre de «La Quinzaine des réalisateurs» avec son film «Poupées de roseau» qui décroche le Grand Prix du Festival de Valence, le Prix de la mise en scène et le Prix de la meilleure interprétation féminine (Souad Ferhati) au premier Festival national du Film (Maroc). Dans son dernier film Ultime Révolte (2018), Ferhati traite, comme à son habitude, de grands thèmes sociaux avec humanisme et sobriété.

Il est à rappeler, Jilali Ferhati est un habitué du Festival international du film de Marrakech puisqu’avant de recevoir un hommage pour l’ensemble de sa carrière, le cinéaste marocain a fait partie du jury de la 12e édition.

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