Le défi sportif de l’Afrique !

La sentence de la CAF ne s’est pas trop fait attendre, après les faits révoltants de la finale de Radès.

En effet, on retiendra la promptitude du verdict de l’instance africaine qui survint au moment où l’on criait scandale sur tous les toits. Il fallait bien épargner le peu de crédibilité qui pouvait encore sauver cette confiance,  sévèrement étrillée, ce jour-là. On ne saurait revenir sur le déroulement de  cette soirée cauchemardesque pendant laquelle régnaient à la fois la violence et l’injustice. Deux vils concepts que tout un chacun ne pourrait que condamner sans appel. «La violence est injuste d’où qu’elle vienne !», disait un jour Jean Paul Sartre, l’érudit philosophe existentialiste du siècle écoulé.

On conviendra alors sans aucun souci de se faire contredire que tout au long de son parcours, le football africain fut, en fait, maculé de violence et d’injustice. Dans ce sens, on se souviendra des mésaventures que la sélection nationale avait endurées dans les confins des contrées africaines, en raison de multiples affres d’arbitrage et déficiences d’organisation. Ces traditions éhontées qui suscitent encore la dérision de la communauté sportive universelle, continuent à sévir, à nos jours, sans que l’on puisse lui mettre un terme, à la plus haute pyramide de l’institution africaine. La riposte ferme que vient d’administrer la délégation marocaine, lors du recours formulé à Paris pour restituer le droit bafoué au Wydad, n’était pas seulement un cri pour un succès personnel, mais aussi et surtout un procès solennel sur la violence et l’injustice dans le continent.

Et c’est là le grand mérite du plaidoyer marocain à l’Hexagone où se tenaient, en parallèle, les assises de la FIFA qui ont reconduit Gianni Infantino sur le perchoir de l’instance internationale de football. C’est dire également que l’occasion fut propice pour secouer le cocotier africain, en présence de toutes les constituantes dirigeantes de la balle ronde du monde entier. C’est enfin dans cette optique où se situe le «rush» marocain qui avait fini par convaincre et vaincre, pas uniquement sur le dossier en question, mais aussi sommer et branler une nonchalance morbide qui ne fait d’ailleurs, que durer pendant des lustres. Il importerait alors de concevoir la «victoire» de l’appel marocain, non pas sur son homologue tunisien, mais en tant que préambule d’un long combat sans merci, contre l’injustice et la violence.

Il ne s’agirait surtout pas de s’ouvrir des brèches d’affront irréfléchi entre deux nations sœurs dont le dessein commun pour la construction de l’union maghrébine, est inéluctable. Cet enjeu capital est, à coup sûr, bien plus primordial qu’un simple gain de compétition qui demeure, après tout, un jeu limité à sa dimension sportive, loin de le conduire à attiser des frictions politiques intestines. Il serait donc loisible d’interrompre toute collision de haine déchaînée par-ci, par-là, dont les retombées fâcheuses ne seraient, en fin de compte,  que préjudiciables au niveau des rapports  mutuels, censés être perpétuellement cordiaux entre les peuples de la région. Toute réciprocité en termes de symbiose devrait, en conséquence, se focaliser sur la lutte tenace contre toutes les formes de la dépravation sportive, en vue de fonder de concert une Afrique forte, loyale et souveraine.

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