Le blasphème immonde dont a fait objet le drapeau marocain, récemment, à la place de la Bastille en France ne cesse de susciter émoi et colère, parmi de larges couches de la société.
Pris de branle-bas espiègle, dans un acte de soutien, les manifestants ont eu subitement, l’idée irrévérencieuse de s’en prendre au fondement sacré et inviolable de la patrie.Un agissement odieux des plus condamnables qu’on puisse faire envers la Nation!
Certes, on peut toujours crier haut et fort, le dépit le plus vif à l’égard de la gestion ou encore de la conduite des décideurs contre tel ou tel grabuge, touchant les libertés et les politiques publiques internes. Mais, à aucun instant, il ne se serait point permis de colporter un sacrilège en direction de l’existence de la communauté unifiée, à travers des ères séculaires. L’acte irréfléchi et inadmissible dont a fait preuve ce ramassis d’émeutiers sur le sol d’un pays auquel on voue tout le respect, remet à l’épreuve l’authenticité de la notion d’appartenance.
Cependant, cette profanation publique du drapeau d’une Nation souveraine, devrait également déchaîner l’indignation de tout l’entourage, au cœur d’une place éprise de symboles historiques. «Ce qui blessera l’arbre, ce n’est nullement la hache, mais le manche duquel il est taillé !», disait l’autre en pareil cas. En fait, le feu anodin qui brûle le torchon banal est porteur de symbolique qui accompagne la vie d’une Nation dont la pérennité est fruit de longues et ardentes générosités populaires.
Ce qu’ont fait ces énergumènes écervelés n’avait jamais été un fait fortuit, mais une atteinte criarde à la dignité d’un peuple qui avait combattu, tout au long du parcours de sa terre bénite, toutes sortes d’assauts hostiles et d’agressions sordides. Ce qu’ont fomenté ces individus farfelus ne résoudra en rien ce qu’ils estiment légitimes, mais ils ne font, dans le concret, que ridiculiser leur comportement ignoble. De tout temps, le drapeau marocain, symbole d’unicité et de communion durant des siècles, ne saurait être un moyen d’impiété saugrenue qui en fin de compte ne verse que dans la dérision et le dédain, aux yeux d’autrui.
Il est vrai que ce phénomène de dérapage qui taraude certaines franges de la société, abattues par les affres de la vie aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, incite à l’abjuration et le reniement de ses origines. C’est le cas de nombre de renégats qui se déclarent en dépossession de leur registre identitaire ou se jettent dans l’aventurisme des l’émigration clandestine. Toutefois, il serait encore plus avilissant d’apostasier ses racines pour se perdre dans le néant.