Le «Droit», une solution pour la «transition énergétique»

L’événement est d’une grande ampleur. On l’a qualifié d’historique-même, parce que c’en était un peu le cas. Et non seulement pour le Maroc mais pour tout le reste du monde. La COP22, celle de l’«action», cette fois-ci, a été organisée au Maroc, par les marocains. Des invités de tous bords, de tous les continents, s’y sont présentés à cet événement où l’environnement était au centre de tous les intérêts parce que son dérèglement impacte désormais la terre puis l’Homme. Et cet Homme-là se résume en la communauté internationale avec tous ses aspects et composants.

C’est pourquoi l’on a du côté organisationnel de ce rassemblement mondial autour de la question du climat, déployé tous les moyens nécessaires avec en plus un souci de perfection : mesures sécuritaires de grand calibre, mobilisation des entités touristiques pour contenir les invités et veiller à leur bien-être ; et l’on a surtout édicté les prérogatives les plus fermes pour que tous les marocains agissent conformément au thème qu’abritera la ville ocre pendant les dix jours qui lui seront consacrés. Toute cette stratégie dans l’intention de livrer une bonne image de leur pays et d’eux-mêmes en manifestant leur intention effective à vouloir contribuer au changement espéré.

Néanmoins, il est une question des plus cruciales, sinon, La question cruciale : qu’en sera-t-il après le 18 novembre ? Autrement dit, que laissera comme empreinte chez le marocains cette COP22 pour laquelle l’Etat a réservé des fonds importants et juste un peu avant cela, comme pour faire preuve de sa sincère motivation, adopté une loi interdisant l’usage des fameux «sacs en plastique», loi maugréée par les marocains après chaque course effectuée. Sans parler des entreprises, qui, toutes, à l’exception des plus modestes, se sont tournées vers l’instauration de l’aspect «écolo» dans leur politique de production pour se réserver une place sur les rails de cette nouvelle vision moderniste et sans quoi leur image sera comme ternie et l’étiquette d’entreprises « responsables » et «citoyennes» perdue.

C’est alors que toutes les instances n’ont juré que par le «Vert». A croire que c’est la couleur de l’année 2016. Banderoles par-ci, toiles par-là, des concerts en faveur du «climat», des manifestations sportives sous son thème, et plus encore. Cela se voit. Cela est clair : le Maroc chante en chœur le «climat».

Gardera-t-il le rythme après les dix jours tant attendus de l’année qui vient de nous quitter ? La sensibilisation suffira-t-elle, à elle seule, pour rendre conscient et consciencieuse la majeure partie restante des marocains pour qui la préservation de l’environnement ne dépasse pas la station «théorie». Les entreprises respectent-elles toutes les conditions et les normes établies pour réduire la pollution et par la même occasion la prolifération abusive du gaz à effet de serre ?

In fine, est-il suffisant de compter sur la sensibilisation et la conscience de chaque marocain pour intérioriser la question de l’intérêt de l’environnement pour le pays et le monde en général, ou bien est-ce que l’intervention du législateur pour asseoir des lois tranchantes et pénalisantes afin d’accélérer le processus psychologique d’«intériorisation» chez le marocain d’une nouvelle perception de l’environnement et une action responsable à son égard, est-elle nécessaire ?

Affirmatif ! C’est du moins ce qu’est ressorti des diverses interventions de juristes experts lors du Symposium international organisé à Casablanca par Ikone Conseil avec Lexis Nexis Maroc, en partenariat avec l’Union Internationale des Avocats que préside Jean-Jacques Uettwiller, avocat au Barreau de Paris et qui a déclaré que « l’avocat jouera, nécessairement un rôle de régulateur de cette balance». Ajoutant qu’ « une implication plus active de l’avocat par les pouvoirs publics dans le processus décisionnel pourrait être souhaitée».

De notre côté, nous voyons en l’implication effective des juristes, les avocats en l’occurrence, une nécessité, un besoin vital pour la cause en question, si nous souhaitons réellement éduquer les gens à sympathiser avec l’environnement et agir pour le préserver, le processus de socialisation au Maroc ayant loupé en quelques sorte d’intérioriser aux marocains cette valeur !

Réguler l’«environnement» en tant que domaine par un «droit dur» au lieu d’un «droit mou» fera indéniablement gagner à un Maroc, qui a fait récemment de l’environnement une cause humaine, énormément de temps et augmentera ses chances pour mieux asseoir cette nouvelle donne qui parle à peine au Marocain.

Ahmed Mesk

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