Le gouvernement doit faire preuve de davantage d’homogénéité pour poursuivre son action à la veille du déconfinement

Mohamed nabil Benbdallah sur MEDI1TV

Le gouvernement est tenu de faire preuve de davantage d’homogénéité et d’harmonie entre ses composantes pour renforcer l’unité et la mobilisation nationales en cette période de lutte contre la crise du Covid-19 et à trois semaines de la sortie du confinement sanitaire, selon le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohamed Nabil Benabdalla, qui était l’invité mercredi soir de l’émission «Tout sur l’épidémie de corona» sur la chaîne Médi-1 TV.

En cette période de préparation du déconfinement, il est nécessaire pour le gouvernement de continuer de ne pas baisser la garde en poursuivant son action lancée, il y a deux mois, sous Hautes et sages instructions de Sa Majesté le Roi pour la mise en œuvre de mesures proactives et préventives pour lutter contre la pandémie du Covid-19, a-t-il estimé, rappelant que ces mesures ont été d’ordre sanitaire (état d’urgence sanitaire-confinement), mais également économique, financier et social.

Toutes ces mesures ont en effet permis au Maroc de faire face tant bien que mal à la situation et d’éviter des centaines de milliers de contaminations au Covid-19 et de décès, des suites de cette pandémie, qui touche tous les pays du monde, a-t-il expliqué, ajoutant qu’en dépit de ces aspects positifs qui méritent d’être soulignés, le Parti du progrès et du socialisme, se voit dans l’obligation d’attirer l’attention de tous sur les imperfections et les manquements qui marquent l’action gouvernementale en cette période de lutte contre la pandémie.

C’est ainsi qu’il convient de rappeler à tout le monde que quelque 400.000 ménages dans les périphéries des villes, les campagnes, les montagnes, et au sein des couches sociales pauvres,  n’ont pas bénéficié jusqu’ici de l’appui financier prévu par le gouvernement, alors que l’on est en pleine de célébration de Leilat Al Kadr, a-t-il martelé.

Il a également rappelé que le secteur bancaire a tout simplement failli à ses engagements d’apporter aux entreprises et aux personnes physiques le soutien requis en cette période de crise, a-t-il dit, estimant que ce secteur se doit aussi de prendre en charge une partie des coûts de cette crise sans aller jusqu’à toucher à ses équilibres financiers.

Evoquant le projet de loi de finances rectificative cité par le chef du gouvernement devant les parlementaires, il a indiqué que l’on ignore jusqu’à présent ses orientations, émettant l’espoir que la promesse faite par le chef du gouvernement de le soumettre à des discussions avec les partenaires sociaux et économiques soit respectée.

Il a souligné par ailleurs que la crise actuelle a mis à nu le vrai visage du système capitaliste et néolibéral. Partout dans le monde entier, c’est l’Etat qui a du mobiliser toutes ses ressources et son secteur public pour faire face à la crise, a-t-il dit, ajoutant qu’au sortir de cette crise, le Maroc aura besoin d’un nouveau contrat politique, fondé sur un pacte social entre l’Etat et les partenaires sociaux et économiques dans le but de lancer un plan de relance à financer à travers un fonds public d’investissement à créer, a-t-il expliqué.

Il est nécessaire aussi de procéder à un élargissement de l’assiette fiscale en créant un impôt sur la fortune et un autre sur les grands exploitations agricoles, dans le but d’assurer la relance de l’économie nationale dans le cadre d’un plan de développement ambitieux et un modèle de développement en rupture avec ce qui entrave l’œuvre de développement du pays et qui place l’homme au cœur de ses préoccupations.

En procédant ainsi, il convient de capitaliser sur le bilan hautement positif réalisé par le Maroc au cours des 20 dernières années, a-t-il dit, tout en ayant à l’esprit que la crise du Covid-19 a dévoilé que quelque 50% de la population marocaine vit dans une situation de précarité et que le salut du pays réside dans l’investissement dans l’école publique, la santé publique et d’autres secteurs.

Pour ce qui le concerne, a-t-il dit, le PPS a fait preuve de dynamisme et d’une présence continue depuis le déclenchement de cette crise au Maroc, précisant que le Maroc a effectivement besoin de sortir sain et sauf de cette crise mais également et surtout fort par sa démocratie et ses institutions.

M’Barek Tafsi

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