Le Grand Théâtre d’Agadir, un joyau raffiné

La fondation d’un théâtre au standing universel tel que reconnu dans le registre technique des spectacles fut souvent le grand rêve de la capitale du Souss, depuis des lustres. Certes, tout au long de la période de reconstruction entamée, tambours battants, au lendemain du séisme de 1960, la succession des décideurs, tant administratifs qu’élus, aura monté des structures dédiées à la culture et l’art. On peut en citer le théâtre de verdure, les complexes culturels, les maisons de quartiers, les galeries d’expos, les musées de patrimoine, les centres socioculturels… Mais, jamais on n’a pensé à doter la cité en gestation, quoique fort réputée être un vivier des Arts et de la Culture de haute facture, notamment au niveau théâtral, qui constituait un fleuron national de salle de spectacle digne de ce nom, à l’instar des grands édifices fondés aux métropoles du pays. Tous les partisans du spectacle raffiné,  nécessitant un dispositif technique spécifique aux prestations particulières ont crié haut et fort, durant une éternité, pour amener les responsables à combler ce manque criard, en vain. Aujourd’hui, dans le cadre du Plan de Développement Urbain, ce vœu tant attendu sera exaucé au grand bonheur des adeptes du spectacle recherché. Il a fallu plus de quatre décennies pour s’en rendre compte, alors que des générations d’artistes avaient peiné pour pouvoir présenter leur chef-d’œuvre dans les conditions d’acoustique et de convenance au summum. Mieux vaut tard que jamais, dirait l’autre. On saluera au passage ce rattrapage tardif, il est vrai, mais combien judicieux pour redorer le blason d’un cite en pleine éclosion ! C’est la société Al Omrane, en tant que maître d’ouvrage délégué, qui se charge de réaliser ce projet de taille pour un montage financier de 250 millions de dirhams (et non pas de 2,5 MM dhs tel que  malencontreusement, fut glissé lors de la précédente livraison et dont on est tenu de s’en excuser auprès de nos lecteurs). Les initiateurs des projets culturels n’ont pas manqué à donner à ce pôle créatif, l’écornure convoitée par les femmes et les hommes de l’art et la culture, mais aussi les résidents de la ville et leurs visiteurs. Ce joyau culturel sera édifié sur un terrain domanial mitoyen de son alter ego, le théâtre communément appelé « de verdure » qui sera soumis à des réfections, après avoir été un mastodonte sans vie, car abandonné à son sort, depuis sa création dans les années 80 du siècle écoulé. Initialement prévu dans la zone Founty, mais dit-on, pour des entraves urbanistiques, le projet a changé de placement initialement signalé.

Le maître d’ouvrage du projet n’est autre que le ministère de la Culture, par le biais de sa direction régionale. Outre la contribution du département ministériel, le conseil régional et la commune d’Agadir mettent la main poche, sans parler aussi de l’apport du promoteur immobilier national qui assure, en fait, la délégation de maître d’ouvrage. Voilà donc qui réchauffe le cœur de la population d’une métropole naissante à tous les niveaux ! L’axe de l’art et de la culture aura occupé une place de choix dans cette belle envolée, avec un rehaussement certain par l’édification de ce bijou théâtral.

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