Le Hassania d’Agadir en détresse !

Vers où s’achemine le club fanion de tout le Sud du royaume, à partir de son centre qu’est désormais la capitale du Souss ? Le Hassania d’Agadir, puisque c’est de lui qu’il s’agit, accumule une batterie de contre-performances, depuis le début de la compétition pro, sans aucune riposte pour arrêter l’hémorragie cinglante. Il est clair qu’à la cadence de ces déconvenues, la formation porteuse de symboles d’identité et de patrimoine de toute une communauté, des décennies durant, risque de tomber dans les oubliettes. Et c’est toute une histoire, une mémoire et un échafaudage qui s’apprêtent à s’estomper, au même sort qu’ont connu déjà des géants du football national, tels les idoles de Kénitra, de Meknes, de Settat, de Sidi Kacem…Au-delà de la dimension strictement sportive, le HUSA comme se plairait d’abréger son immense panoplie de supporters, éparse un peu partout sur le pays, incarnait aussi cet enfant chéri de la militance anti-coloniale que lui procurait le devoir national à l’époque. De même, le cette galaxie de braves joueurs qui faisait vibrer toute une région, suscitait la joie et la fierté identitaire Amazigh, au moment où il était encore peu «tolérant» d’admettre, non pas seulement de brandir la langue, mais aussi de transcrire des slogans en Tifinagh, sur les étendards aux gradins des stades.  

A présent, tout cet engouement qui se dessinait sur les visages de milliers de fans, confortés par deux sacres en 2001 et 2002 ou encore vivifiés par les prestances en coupe africaine, s’effiloche par des bavures de gestion auxquelles on ne veut pas mettre un terme. Alors que tout le monde s’indigne devant cet écroulement en chute libre, on persiste à garder ce mode de gouvernance désuet, à la tête de la pyramide, sous prétexte que l’équipe serait menacée de dislocation interne. Même au moment de la prise de conscience d’un bloc de «dissidents» qui se constituait pour remettre les pendules à l’heure, on leur a illico avorter son projet de réaménagement sur des structures de base saines, pour arguer un «consensus» versatile. Tandis que la ville se transmue en chantier de forte habilitation de tous ses compartiments, on préfère épargner la dégringolade aiguë du Hassania sans la moindre réaction, quoique le mal ne soit plus un secret pour personne. Il est du devoir des bonnes volontés de préserver la dignité de toute une région, de respecter le contingent des gens dévoués qui ont bâti le nom et le renom de l’équipe, de redorer son blason par l’usage fermes des vertus du loyalisme, sans complaisance ni fioriture. Ce n’est nullement l’argent qui manque à l’envol du club, ni les idées qui échappent à son aura, encore moins aux divers pouvoirs qui puissent assurer son maintien parmi l’élite. Mais, sans doute, l’absence de gouvernail susceptible de gérer les affaires du club, en nette harmonie avec le staff dirigeant. Il est donc grand temps de s’y mettre pour de bon, sans tergiversation ni atermoiement !

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