Le Maroc a eu raison en faisant passer ses ressources humaines avant son économie

Nadia Abram (MAP)

Le Maroc a eu raison de faire passer ses ressources humaines avant son économie malgré les différents défis imposés par le confinement, instauré il y a près de trois mois, a souligné le sociologue et professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Sala Al Jadida, Ali Chaabani.

«Sacrifiant son économie pour la santé de ses citoyens, le Royaume a pris des mesures positives, qui ont été saluées au niveau international, en dépit des répercussions socio-économiques et psychologiques du confinement», a assuré le chercheur dans un entretien à la MAP.

Par ailleurs, le sociologue a affirmé que la gestion de l’étape post-coronavirus pose une problématique majeure et complexe pour le monde entier, en ce sens que toutes les sociétés connaîtront de multiples changements économiques, sociales et comportementales.

«Les relations internationales seront, en outre, impactées surtout que cette pandémie a obligé les pays à focaliser leur réflexion sur leur société et sur leur avenir post-covid-19», a estimé M.Chaabani, expliquant que «certes ces relations ne se sont pas effondrées mais de nombreux accords et alliances économiques et politiques internationaux se sont affaiblis, notamment l’Union européenne».

Quant à la société marocaine, le chercheur a indiqué que cette crise sanitaire a ravivé de nombreuses valeurs telles que la solidarité, le partage et l’entraide, faisant savoir que de nombreuses associations, organisations et philanthropes se sont mobilisés pour faire face à l’impact du confinement sur les catégories de la société en précarité.

Selon le professeur, la société marocaine s’est mobilisée faisant preuve d’une grande solidarité durant cette pandémie, qui a incité les Marocains à se rapprocher et à s’entraider entre eux.

«Nous devons maintenir cette cohésion sociale et œuvrer pour son progrès et sa promotion afin d’atteindre nos aspirations aux niveaux des valeurs, de l’éthique et de l’économie», a-t-il dit.

Avant la pandémie, le Maroc était en pleine réflexion sur un nouveau modèle de développement sauf que le post-coronavirus impose désormais de se focaliser sur trois questions fondamentales, en l’occurrence l’éducation, en tant que pilier, qui permet de former les cadres et les compétences et de créer pour renforcer la société de valeurs, a fait savoir le sociologue.

Il s’agit également du secteur de la santé, qui doit occuper une grande place dans la politique gouvernementale afin de garantir les services de santé et de renforcer l’effectif des médecins, des infirmiers et des cadres de santé dans diverses spécialités, a-t-il ajouté, évoquant aussi les secteurs agricole et industriel ainsi que celui des services.

D’après le chercheur, ces piliers sont extrêmement importants, et l’État devrait les prendre en inclure dans ses politiques et déployer tous les efforts pour veiller à leur mise en oeuvre car ils garantissent la continuité et la stabilité de la population et une vie décente pour le citoyen.

Le Chef du gouvernement, M. Saâd Dine El Otmani, a indiqué récemment que le gouvernement est en train de préparer des scénarios optimaux pour gérer la phase post-confinement, ajoutant qu’en plus des priorités soulignées dans le programme gouvernemental, principalement liées à l’éducation, la santé, l’emploi et la protection sociale, la mutation numérique doit être, pour sa part, accélérée, a-t il conclu.

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