Le Maroc brille par son exemple!

2016 restera dans les annales de la migration. 4742 personnes mortes en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR); 1 075 350 demandeurs d’asile, selon Eurostat.

Les chiffres liés à la crise migratoire en 2016 sont sans précédent et font froid au dos. L’urgence humanitaire est présente. Toutefois, les politiques de gestion de cette crise restent tâtonnantes et hésitantes surtout en Europe vers qui tous les regards étaient braqués en cette année pour redonner espoir à un monde meurtri. Chaque pays y va d’une gestion spontanée, les dissensions se créent entre les Etats européens puisque jamais le monde n’avait connu auparavant autant de chavirements d’embarcations de fortune, de crise de réfugiés…

Dans ce contexte, le Maroc, qui accueille des milliers de migrants d’origine subsaharienne, des réfugiés syriens… et pour qui la gestion migratoire reste également un fait nouveau, se distingue par son exemple. Il se veut un cas d’école à l’adresse des Etats du monde.

En réponse aux flux migratoires, il s’est doté d’une stratégie nationale d’immigration et d’asile qui se décline en 11 points dont l’éducation, la culture, la jeunesse et sport, la santé, le logement, l’assistance sociale, la formation professionnelle, l’emploi, la gestion des flux et lutte contre la traite, la coopération et partenariats internationaux, le cadre réglementaire et conventionnel, la gouvernance et communication en vue d’une intégration sociale des migrants.

En 2016, le Royaume a renforcé ses engagements pour une gestion migratoire humanitaire. L’année qui s’achève a été principalement marquée par le lancement en décembre de la 2e phase de la campagne de régularisation des migrants en situation irrégulière, dans le sillage de la première phase de 2014 qui avaient bénéficié à plus de 25000 personnes, selon les chiffres véhiculés. Cette opération lancée immédiatement après les instructions royales devra s’étendre sur toute l’année 2017. Elle permettra comme la première de fournir aux migrants en situation irrégulière des titres de séjour pour vivre en toute légalité dans le Royaume, faute de rejoindre l’Europe comme le désiraient plusieurs. Cette régularisation devrait leur permettre normalement de bénéficier des mêmes droits et services publics que les nationaux. Une décision qui a été suivie par l’engagement de nombreux départements ministériels comme le ministère de la Santé qui a signé une convention avec le ministère des MRE et des Affaires de la Migration, le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Economie et des Finances pour offrir une couverture médicale de base aux immigrants réguliers. Cette initiative a été par ailleurs félicitée par la communauté internationale et de nombreux pays européens.

Si le Maroc peut se targuer en cette année de cet accueil favorable, il n’en demeure pas moins que plusieurs défis doivent être relevés au cours de 2017 et des années à venir pour la mise en place efficiente de la politique migratoire et l’intégration des migrants. L’un des challenges à relever est la coordination entre les différents intervenants institutionnels de cette stratégie de l’immigration pour permettre à ces migrants de jouir des avantages qui sont prévus. En effet, le manque de coordination entre ces acteurs limite la concrétisation de la vision de la politique migratoire. Il est également nécessaire que s’impliquent davantage dans ce processus de gestion migratoire enclenché par le Maroc, les représentants des pays d’Afrique subsaharienne au Royaume, pour soutenir les efforts fournis par le Maroc et favoriser l’intégration des migrants.

Danielle Engolo

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