Le Maroc en passe de devenir une référence de la finance islamique

Le Maroc dispose de potentialités pour devenir “la capitale internationale par excellence” de la finance islamique et marquer de son empreinte le développement et la promotion des banques participatives, a estimé le secrétaire général de l’Organisation de comptabilité et d’audit des institutions de finance islamique (AAOIFI), M. Hamed Hassan Merah.

La stabilité dont jouit le Maroc et la présence remarquée des banques marocaines en Afrique le qualifient pour devenir “la capitale internationale privilégiée de la finance islamique et un véritable portail du secteur vers l’Afrique et l’Europe”, a affirmé M. Merah dans un entretien avec la MAP en marge de sa participation à un colloque international organisé par l’Association Marocaine d’Etudes et Recherches en Economie Islamique (ASMECI) et qui a eu lieu les 21 et 22 janvier courant.

Le Maroc a fait de grands pas dans le domaine de la finance islamique, notamment avec la promulgation d’un article inclus dans la loi des banques relatif aux banques participatives et l’intention de Bank Al Maghrib d’octroyer, prochainement, des agréments aux banques islamiques afin qu’elles puissent offrir leurs services, a ajouté le secrétaire général de l’AAOIFI.

Le Maroc a également su bénéficier des expériences et expertises internationales dans le domaine de la finance participative, s’est félicité M. Merah, saluant, dans ce sens, le travail continu réalisé par Bank Al Maghrib qui est membre important de l’AAOIFI.

Mettant l’accent sur la coopération étroite entre l’AAOIFI et Bank Al Maghrib, et qui comprend, entre autres, des réunions et rencontres entre les chercheurs et les universités et l’entraide dans la publication de normes et questions techniques, M. Merah a souligné le niveau exceptionnel et le large rendement des chercheurs et experts marocains.

Cette coopération, a-t-il avancé, est à même de soutenir le développement économique du Royaume et renforcer sa compétitivité à travers la mise en œuvre des différents outils de la finance islamique comme les banques participatives, l’assurance “Takaful” et l’investissement.

Et de conclure en exprimant sa conviction que l’industrie de la finance islamique au Maroc est prometteuse et connaîtra un grand développement, compte tenu de la présence d’une génération de chercheurs ambitieux, possédant les outils nécessaires et la volonté de faire avancer ce secteur.

Les intervenants à ce colloque international, organisé sous le thème “Les banques participatives et les outils de la finance islamique: la spécificité marocaine”, ont souligné l’importance de cette expérience qui fera du Maroc un pays pionnier dans le monde arabo-musulman dans le domaine de la finance islamique.

L’entrée en service des banques participatives dans les prochains mois permettra de renforcer la compétitivité du Maroc au niveau régional, donner un nouveau souffle à l’économie nationale et promouvoir le niveau des investissements dans le pays.

Intervenant à cette occasion, le ministre délégué chargé du Transport, Mohammed Najib Boulif, a mis en exergue les efforts déployés par le gouvernement actuel pour l’encadrement du domaine participatif à travers l’élaboration des lois dans les différents domaines, notamment en ce qui concerne les assurances ou les opérations bancaires, en se félicitant de l’expérience des économies islamiques qui fera du Maroc un pays pionnier à l’échelle régionale.

Ce colloque a constitué une occasion de débattre de plusieurs thématiques telles “le système économique de développement des banques participatives et la finance islamique”, “Etude comparative de certaines expériences internationales dans le domaine de la finance islamique” et “les conceptions organiques et économiques du modèle marocain dans le secteur bancaire, celui des assurances et des fonds d’investissement “.

Les participants ont également appelé, dans des recommandations formulées au terme de cette rencontre internationale, à intensifier les efforts visant à faire connaitre les produits des banques participatives et à adopter des mécanismes de la bonne gouvernance au niveau de ces banques.

Ces recommandations ont en outre mis le point sur la nécessité d’élaborer une stratégie nationale et institutionnelle, pour un bon marketing des différents produits offerts par ces banques participatives, notamment la Mourabaha, l’emprunt, la participation et L’Istisna’a, et d’essayer de créer de nouveaux produits qui envisagent de toucher à toutes les couches sociales.

Les intervenants ont aussi souligné, la nécessité de s’investir dans le capital humain à travers la réhabilitation des ressources humaines en leur offrant une formation dans la finance islamique et de donner la priorité au financement des secteurs agricole et industriel afin d’augmenter le niveau de leur contribution à la production nationale.

Azzelarabe Moumni

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