Le péril d’une marche manipulée

Qui est derrière le mouvement de dimanche dernier à Casablanca? Le département de l’intérieur s’en lave les mains et ne veut rien savoir! Qui d’autre a pu faire cela, à l’improviste et en pleine préparation de l’échéance électorale ? Ce n’est pas tout de même, un coup de démon ou de fantôme!

C’est bel et bien l’œuvre de l’être humain, car même Satan, s’il s’agit de lui, dans la pire des superstitions, se serait prononcé, ne serait-ce que pour défier son éternel rival, pour le jeter en enfer.

La manœuvre est celle de l’homme, un certain homme en embuscade, profitant de la candeur et du dénuement des incultes, partout dans le pays, afin d’assouvir sa haine et son imposture. Des dizaines de centaines de profanes qui jalonnent les artères de la métropole, arborant des slogans dont ils ignorent la cause et la teneur. Et c’est à travers ces messages que ces novices ont fait propager, sans âme ni ferveur, que l’on aura su qui pourrait être le mentor de la marche et le menteur de la démarche !

Pis encore, on en aura vu de toutes les couleurs avec ces candides qui ne savent pas pourquoi ils sont là ni quelle cause ils sont réunis pour plaider. Mais ils connaissent pertinemment qui les ont conduits jusque là  et qui les ont bernés, sans vergogne. Ce n’est ni le rassemblement contre le terrorisme ni le flux pour la Palestine, tel qu’on leur a inculqué, à bord des véhicules de transport, mis à leur disposition. La menterie était de taille !La dérision aussi, hélas !

A quelques jours de la mobilisation nationale des élections, on sème la discorde et la désaffection, parmi des «hordes manipulées» contre la tête qu’on veut, à tout prix, étêter, sur l’autel de la rue. Le «Tahakkoum» et ses acolytes du Makhzen (Il n’y a pas mieux que l’expression en arabe qui puisse communément traduire le sens du terme), joue ses ultimes cartes, avant le jugement du vote. Il le fait avec hystérie, sans se fier au seul verdict des urnes. Il le fait également avec imprudence, puisqu’il n’est pas sans savoir que cet acte irréfléchi attise une colère dont les effets nocifs peuvent générer des troubles irréversibles dans une nation constamment gratifiée de stabilité. Il le fait avec myopie, car il recourt, aveuglé par la voracité du pouvoir, à avorter, dans le fœtus, les embryons de notre démocratie fragile. Il le fait enfin avec incivisme, si l’on sait que les populations à laquelle il s’adresse, illettrée et miséreuse, en vue de véhiculer ses animosités, forment le peuple marocain dont on est censé rehausser le degré de conscience et non pas instrumentaliser à des fins hégémoniques à gros péril.

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