Le pinceau de la paix et de l’engagement

Fondation Fam’art à Tafraout

Fam'art à TafraoutComme prévu, la fondation Fam’art d’Agadir s’est rendue récemment à Tafraout. La mission «carnet de voyage» dont l’effet se profile ardemment dans l’ensemble du circuit adopté, crée l’événement, avec beaucoup de détermination et peu de moyens. Quand la volonté y est, tout semble se fluidifier pour la bonne cause. Tafraout, cette orfèvrerie lotie au cœur de talus en galets ocres et compacts, s’écarquille les yeux, ce beau matin, sur le son de cloche peu commun. Le cortège guilleret de Fam’art se faufile dans les ruelles de la cité des amandiers, à la rencontre d’une population frappée d’ébahissement et curiosité.

Sitôt après, les Fam‘artistes s’installent dans les parages, étalent leurs ustensiles de travail et convient les passants à s’impliquer dans l’ébauche attractive. Le message de la communion est vite assimilé par cet entourage paisible, prédisposé à jouer le jeu de la symbiose. Le calepin du voyage dont se servent les artistes pour prescrire les notices idoines, s’envole dans le firmament de ces lieux féeriques qui délient l’inspiration et le rêve. Quelque chose de si captivant est en train de se faire dans ce patelin serein embaumé de saveurs de la terre et de la plante. Ce bosquet de pinceaux et de couleurs vient alors se mêler à cette nature magique pour former une complicité bouillonnante.

C’était là l’idée agissante de ce contingent de femmes plasticiennes, celle de sortir de l’indolence et de l’apathie, à travers l’invitation à l’action au pluriel. Petit à petit, les citoyens qui ont l’habitude de se la couler douce sous le soleil caniculaire ou le froid glacial, se donnent aussi le plaisir de se rallier à l’exercice de la recherche en soi de la capacité de réfléchir et d’inventer. En parallèle de la trime quotidienne qui appelle les petites gens des douars à vaincre les affres de la vie austère et assurer le gagne-pain, on se consacre également à s’adonner à l’épreuve des valeurs de l’existence et des vertus de la cohabitation.

En fait, l’assouvissement des nécessités vitales de l’esprit, au côté de la subsistance des besoins naturels du ventre, est de nature à ancrer les principes de la novation et de l’épanouissement. La nature ensorcelante qui enveloppe cette région rupestre incite aussi à cet élan de l’incarnation des aptitudes de l’Homme. C’est alors dans cet esprit de façonner les citoyens vers la création et l’affirmation que la fondation Fam’art s’est attelée à mettre en avant ce projet consistant à inciter, à communier, à interpeller et à donner un sens nouveau à la vie. Tafraout qui a, de tout temps, séduit les visiteurs de tous bords, pour sa géologie exotique et sa morphologie mythique, a constamment besoin de ligne de conduite dans ce sens. Fam’art a eu, sans doute, ce mérite d’apporter cette humble contribution, mais de haute proportion humaniste.

Saoudi El Amalki

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