Le Raja, encore sur les rampes de la gloire !

Après la belle osmose de l’aventure suave d’Agadir, Marrakech s’apprête à poursuivre la jouissance de la même expédition.

Le public allègre et hilare a déjà pris d’assaut la ville ocre, jonchant les vastes esplanades de Jamâa Lfna et sillonnant les majestueuses artères de Guéliz. Ces inconditionnels troubadours rayonnant de d’enjouement, à cours d’argent, depuis que leur équipe s’entête à rester dans la compétition, lancent ce slogan dans les rues : «Maman, envoie-moi des sous, le Raja est toujours là !» (Al Oualida, sefti liya laâka, Raja raha baka !). Un slogan émouvant qui fait le tour des cafés de toute la ville, mais, une fois l’argent atterri dans les poches des supporters réjouis de la baraka des parents, ils arborent un autre slogan, cette fois-ci, adressé aux habitants de la ville ocre : «Marrakchis ! Préparez la tanjia, le Raja arrive !» (Al marrakchiyine, ouejdou tanjia, Raja raha jaya !). Réputés pour leur sens de l’humour, les Marrakchis auront certainement, répliqué à ce slogan par d’autres encore plus épicés. Aujourd’hui, donc, à 19H30, les Verts répliqueront, de leur part, aux magiciens que sont ces inévitables brésiliens. Il est bien vrai que le Raja concède déjà plus de 220 minutes de jeu, avec tout ce que cela entraine de stress et d’épuisement, comparativement à leurs adversaires qui, jusqu’ici, sont en fraicheur, à l’image de Ronaldhino qui se remet, progressivement de ses contractions antérieures, fort confortés par des soins tout particuliers, à la veille des demie-finales. Néanmoins, en dépit de tous ces handicaps qui semblent défavoriser une équipe rajaouie, celle-ci est, sans doute, plus que jamais déterminée à se surpasser pour le bonheur de tout un peuple. La bonne cause lui donne des ailes et le trophée mondial parait, de plus en plus, à portée de main. Ceci étant, il est bien certain que le Raja a beaucoup plus besoin, en ce moment crucial, d’une préparation mentale que physique, car l’équipe a vécu, ces jours-ci, des moments d’une intensité émotionnelle pharamineuse que seule une réactivité raisonnée pourrait remettre d’aplomb un engouement fracassant. De surcroit, le Raja, bien loti sur son envolée, a également besoin de beaucoup de travail psychique pour chaque le trac qui, en ces pareilles circonstances, s’empare de l’esprit de concentration. En tout cas, rien d’alarmant, puisque le Raja est déjà dans le paroxysme de ce que peut faire une équipe de sa trempe, face à de gros calibres de la planète. Le mieux c’est de jouer sans aucun complexe, avec la nette conviction que le Maroc est l’une des nations les plus «scoop», en Afrique. Il l’a déjà démontré en 1970 au Mexique, lorsqu’il était le premier pays africain à figurer dans les ultimes phases de la coupe du monde, remportée par le Brésil. Ensuite, il était la première nation africaine à accéder au second tour en coupe du monde de football en 1986 au Mexique également. «Jamais deux sans trois», disait l’autre. Qui sait ! Il faut juste y croire…

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Raja – Mineiro du Brésil
Les Aigles Verts ont rendez-vous avec l’Histoire…

Après la première demi-finale disputée, mardi à Agadir, entre les Allemands du Bayern Munich et les Chinois de Guanghzou Evergrande, la seconde rencontre du dernier carré du Mondial 2013 organisé au Maroc du 11 au 21 décembre, opposera le Raja de Casablanca au club brésilien de l’Atletico Mineiro, ce mercredi à Marrakech. Le coup d’envoi de ce duel sera donné à 19h30 au nouveau stade de la ville bahjaouie qui affichera le plein à cette belle  occasion du premier Mondial africain de l’histoire.
Le football marocain et le Raja ont rendez-vous avec l’histoire. Les Aigles Verts vont disputer un match pas comme les autres. Menés par leur capitaine, Mohcine Metoualli, les Rajaouis auront à faire face à de coriaces brésiliens de Mineiro autour de leur star Ronaldinho qui a retrouvé son ancienne équipe après un parcours réussi en Europe, surtout à l’AC Milan, au Barça et au Paris SG.
Aujourd’hui, l’ancien chouchou de la Seleção  n’est plus le Ronaldinho d’hier qui faisait trembler les meilleurs défenseurs  de différentes équipes dans le monde. Ayant pris de l’âge (33 ans), Ronaldinho suit un entraînement spécial à Marrakech pour espérer être au top niveau face aux Aigles Verts.
Mineiro est certes le club champion d’Amérique du sud avec ses stars dont Leonardo Fabiano Silva qui, lui aussi, est né en 1979 et reste le plus âgé (34 ans). Mais il n’est pas du tout ce club qui pourrait barrer la route aux Rajaouis pour continuer sur leur lancée et rejoindre la finale d’un Mondial qui restera gravé dans les annales du football marocain, africain et arabe.
Cependant, le Raja aura à surmonter à autre handicap. Il s’agit du 3e match qu’il va jouer dans un Mondial à haut niveau après 210 minutes de jeu. 90 minutes du premier duel barragiste contre Auckland City et 120 minutes dont les prolongations lors second choc réussi au détriment de l’un des grands favoris, le FC Monterrey du Mexique en s’imposant sur le même score de (2-1). Le 3e match s’annonce encore plus difficile puisque les champions du Maroc auront à rivaliser, non seulement avec un champion brésilien vainqueur de la Champion’s league d’Amérique du Sud, mais un club qui va jouer son premier match, ce qui pourrait être un atout pour ses joueurs qui bénéficient de l’avantage de la fraîcheur physique.
Mais le Raja qui a honoré sa mission lors deux premiers tours, semble conscient de sa 3e mission mondialiste. Il a le mérite d’affronter cette deuxième équipe brésilienne de Mineiro après la première équipe des Corinthiens  rencontrée au Brésil même et qui s’est difficilement  imposée par (2-0) lors du premier Mondial en 2000.
Aujourd’hui, le Raja compte mieux faire et n’a aucun complexe pour défier les amis de Ronaldinho. Le Raja n’aura rien à perdre. Au contraire, il aura tout à gagner, quel que soit le sort de ce choc, un des deux duels du carré d’AS de ce Mondial.
Le Raja, premier et dernier club marocain à participer en Coupe du Monde après son lancement,  13 ans après, mérite vraiment d’être salué dans ce Mondial de l’histoire en assurant déjà sa place au sein des quatre premiers du Monde.
Bravo et bonne chance…

Rachid Lebchir

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