Le redressement économique, talon d’Achille du gouvernement

Espagne

Par Omar EL MRABET – MAP

C’est le principal défi de l’Espagne en 2022 : La reprise économique. Pour le pays, durement touché par la pandémie du Covid, l’enjeu sera de redresser son tissu économique, particulièrement le tourisme, en s’appuyant essentiellement sur les fonds européens frais destinés à atténuer l’impact de la crise.

La révision générale à la baisse des prévisions de croissance pour 2021 fait que l’économie espagnole commence l’année 2022 avec moins de dynamisme que prévu, même si les analystes estiment que le PIB augmentera de plus de 5% l’année prochaine.

L’accélération de la mise en œuvre des fonds européens sera le principal pari à relever pour consolider la reprise économique et augmenter la croissance du PIB en 2022, dans un contexte où les réformes structurelles doivent se poursuivre et où la déferlante du Covid-19 menace l’activité des principaux secteurs du pays.
L’évolution du PIB dépendra en grande partie de la capacité de l’exécutif à accélérer le déploiement des fonds européens et de l’impact négatif que la situation épidémiologique pourrait avoir sur l’économie, ainsi que de la persistance de taux d’inflation élevés et de goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Après les premiers versements de 19 milliards d’euros de l’Union européenne en 2021, l’Espagne espère recevoir 18 milliards supplémentaires en 2022, bien que le montant alloué dans le budget général de l’État soit de 26,9 milliards.
Selon les chiffres du gouvernement, les communautés autonomes et les entités locales ont reçu 15 milliards d’euros, ce qui place le niveau d’exécution pour 2021 à 73% du montant budgétisé.

Le déploiement des fonds et le choix de projets véritablement transformateurs auront un impact sur le progrès économique en 2022 et sur l’augmentation de la croissance potentielle de l’économie espagnole.
L’inflation élevée est l’un des grands défis de 2022, car un phénomène initialement transitoire risque de devenir plus durable, selon les experts, si les entreprises répercutent toutes les augmentations de coûts sur les prix finaux ou si les salaires augmentent dans les mêmes proportions.
Le gouvernement devra également faire face au contrôle du prix de l’électricité, qui a commencé l’année à des niveaux record sur le marché de gros, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays européens. De ce fait, l’exécutif de coalition s’est engagé à continuer d’appliquer des réductions de taxes et de charges sur les factures d’électricité pour éviter qu’elles ne s’envolent.

Les prix élevés de l’électricité s’ajoutent à l’augmentation progressive du prix de nombreuses autres matières premières au niveau international, ce qui, avec les goulets d’étranglement dans l’approvisionnement en composants, affecte de plus en plus les coûts de production de l’industrie espagnole, y compris l’industrie automobile, qui est encore loin de retrouver le niveau de ventes qu’elle avait avant la pandémie.
Avec l’industrie, un autre grand secteur économique touché par la pandémie, celui du tourisme, qui contribuait à environ 15% du PIB et qui, en 2020, représentait moins de 5%.

Au cours de l’année 2022, le tourisme et l’hôtellerie tenteront de retrouver leur élan, même si le secteur lui-même exclut de retrouver les niveaux antérieurs à la pandémie avant au moins 2023.
L’accord entre le gouvernement et les partenaires sociaux, l’un des rares de ce type dans l’histoire récente de l’Espagne, a permis de clore l’année 2021 par une réforme du travail exigée par l’Union européenne pour ses fonds de relance.
Toutefois, l’accord doit obtenir en 2022 l’aval du Parlement, et plusieurs partis dont les voix sont nécessaires au gouvernement de coalition ont déjà prévenu qu’ils exigeraient des amendements pour soutenir le compromis, dans un difficile exercice d’équilibre pour répondre aux exigences établies par Bruxelles.

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