Le régime algérien à rude épreuve !

président Bouteflika. Les affrontements intercommunautaires se poursuivent toujours dans le sud.

Dans la ville multi centenaire de Ghardaïa, à 600 km de la capitale, les affrontements entre Mozabites (Berbères) et Chaâmbas (Arabes)  se poursuivent et s’intensifient, selon plusieurs témoignages.

S’il est difficile d’avancer un bilan précis, on parle d’au moins 100 blessés, dont huit dans un état grave, et de trois morts alors que l’agence algérienne (APS) avait annoncé,  vendredi, que le nombre de blessés est d’une soixantaine, dont huit dans un état « très grave », brûlés à l’acide. Ce nombre est appelé à s’amplifier.

« Des centaines de personnes continuent de s’affronter dans le quartier mixte de Hadj Messaôud », a déclaré à l’AFP un notable, Mohamed Tounsi, joint par téléphone. Des propos confirmés par le Dr Brahim Baâmara. « C’est le chaos. Il est très difficile de se déplacer. Le quartier de Melika est pratiquement encerclé par des jeunes », décrit cet interne en médecine, également joint par téléphone. « Depuis quatre jours, nous soignons jour et nuit » poursuit-il, dénombrant « une centaine de blessés dont cinq graves  évacués vers Alger par nos propres moyens ».

« Le reste de la ville avait connu un calme précaire samedi. Mais très vite les incidents avaient repris », a indiqué Hammou Mesbah, un membre de la fédération du Front des Forces Socialistes (FFS) parti très présent à Ghardaïa. « Les Mozabites, résidant dans les quartiers mixtes et dont les maisons n’ont pas été brûlées, cherchent à emporter avec eux leurs affaires pour ne pas tout perdre », a-t-il expliqué.

Le retour de quelques familles mozabites des 200, chassées récemment par les violences, étaient revenues, chez elles, mardi seraient à l’origine de ces nouveaux heurts.

Les dernières violences avaient eu lieu entre décembre et janvier et avaient fait au moins quatre morts parmi les Mozabites, et plus de 200 blessés. Après l’intervention des forces de l’ordre, un calme relatif s’était installé dans la ville. Ce qui a poussé le patron de la police à réduire, il y a une semaine, les effectifs de la police de 40% dépêchés pour séparer les communautés. Ce dont ont profité les Arabes pour s’en prendre, de nouveau, à leurs ennemis jurés, les Berbères. Après ces incidents meurtriers, les dégâts matériels des mozabites, outre les humains, sont estimés à plus de 40 milliards de centimes. Soit de plus de 4 millions d’euros. Plus d’une centaine de magasins avaient été brûlés.

L’atmosphère en Algérie, étant aux préparatifs des élections présidentielles, expliquerait l’absence de tout commentaire du pouvoir. Mais les manifestations anti-Bouteflika, depuis l’annonce de la candidature du président, ont fait descendre dans la rue, et dans le calme, des centaines de personnes. Au moment où son ancien premier ministre, Abdelmalek Sellal,  promu, tout juste, directeur de campagne, présidait  une « rencontre nationale pour la sensibilisation des jeunes au vote » devant près de 3000 partisans de l’actuel président,  rois cortèges différents ont défilé à l’autre bout de la ville, dont le plus important à l’appel du mouvement «Baraka» (« Ça suffit ») sous le mot d’ordre «Baraka la mascarade électorale».

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