Au cœur d’un néocapitalisme galopant, émerge une flopée de nations qui, il y a juste quelques années, était embourbée dans la pauvreté, la précarité et l’ignorance. Cette cohorte d’entités à cours de ressources et de moyens, s’est résolument tournée vers la mise sur selle de la connaissance à grande échelle. Leur mot d’ordre fondateur était sans ambages: «pour prospérer, il n’y a qu’un seul chemin à emprunter : l’éducation!».
On ne pourrait donc fonder le développement, encore moins la démocratie, avec un peuple illettré ! On a beau dire que la vérité est relative, celle de l’enseignement est absolue et ne se soumet guère à la règle. Aujourd’hui, des pays qui, il y a à peine une ou deux décennies pas plus, sombraient dans la désuétude, ont pu se convertir en leaders de la technologie de pointe. La Chine en est le modèle de la métamorphose mondiale, la référence de la révolution déchaînée de la science, de la technique et de la culture. Nombre de contrées de l’Asie, enfouie dans l’anonymat, tels le Japon, le Singapour, le Taiwan ou encore le Hong Kong, la Corée du Sud, le Vietnam et bien d’autres, se sont bel et bien focalisé sur ces socles de la prospérité.
L’enseignement demeure donc le secret de cette fluorescence dont le noyau dur n’est autre que l’élément humain, source incontestable de la ressource sous toutes ses formes. Un illettré constituera toujours un danger pour une nation, un frein pour son émancipation et un fardeau pour son éclosion.
On se rappellera la fin funeste d’un grand révolutionnaire marxiste du nom de Che Guevara, dans les confins austères de l’Amérique latine. Alors qu’il combattait, avec témérité, les tortionnaires du monopole, un berger dénonçait sa cachette aux bourreaux qui s’acharnaient à le guetter dans les montagnes. Interrogé sur cette délation qui coûta la vie à l’un des défenseurs universels de la cause juste des démunis de la planète, le pauvre pâtre signifiait tout froidement que le guérillero effrayait son troupeau de moutons quand il cherchait refuge dans les cavernes.
A présent, le monde évolue à pas de géants vers le progrès, par le biais de l’innovation constante. Celui qui n’avance pas recule, disait l’autre, car la nature caracole sans cesse vers le bien-être des peuples. C’est ce que des nations ont bien compris et s’y sont mis à brides abattues, par l’instauration des fondements d’une éducation adaptée à leurs propres spécificités, sans trop tergiverser sur l’usage des langues ou encore atermoyer sur l’adoption des contenus à suivre ni ergoter sur les moyens à injecter. Pour sortir du bourbier dans lequel notre pays s’enlise, il n’y a qu’une issue unique, celle de mettre en avant pour de bon, un enseignement performant, fondé sur la science et la technologie, loin de toute surenchère nocive.
Certes, le chemin est long pour parvenir à une telle situation, alors que d’autres sont déjà au summum de l’évolution. Mais, lorsque le Singapour, à titre indicatif, eut l’idée de mettre en œuvre son éducation, il y a seulement, quelques années, il ne s’est point posé la question sur le temps qu’il faudrait pour sa prospérité. Il s’y est mis avec son potentiel intrinsèque, par volontarisme et conviction. Il a suffi de s’y mettre…