Le secteur hôtelier peine à se ressaisir

Le Conseil Régional du Tourisme de Souss Massa (CRT) vient de rendre publiques, comme à son accoutumée, les statistiques des arrivées et des nuitées relatives au mois écoulé. Encore une fois, le bilan mensuel laisse à désirer, compte tenu de la régression nette des flux touristiques dans la première station balnéaire du royaume, exprimée aussi bien dans les chiffres parlants que les états comparatifs du secteur hôtelier.

Il est bien vrai que des efforts notoires ont été déployés, au cours de ces derniers temps, pour assurer le redressement escompté, notamment depuis l’arrivée de l’actuelle Wali de la région et du nouveau président de cette instance fédératrice du tourisme. Des entrevues régulières se sont penchées sur les maux qui continuent à ronger ce domaine, à plusieurs niveaux. Il va sans dire également que de nouvelles brèches se sont entrouvertes, avec l’entrée en lice de nouveaux marchés des voyages, en particulier les perspectives russes, chinoises ou encore scandinaves et baltes.

A cet égard, peut-on parler systématiquement de l’essoufflement des marchés traditionnels, plus spécialement celui de la France, de l’Espagne, de l’Italie ou éventuellement de l’Allemagne et de la Grande Bretagne ? Apparemment, la crise économique et monétaire qui prévaut dans nombre de pays émetteurs a substantiellement freiné cet élan ascendant, durant les dernières années, à commencer par la récession de l’économie en Occident de 2008. Cependant, il est bien évident que cette situation qui semble, par moments, irrévocable, est passible à de relances certaines, étant donné la proximité et liens historiques très favorables, d’une part et la stabilité et la sécurité uniques dont le Maroc est désormais une nation de prédilection, d’autre part.

Toutefois, en ces temps-ci de peine à se ressaisir, il faut bien dire que l’ambiance touristique s’annonce plutôt préoccupante, depuis un bon bout de temps. A Agadir, destination balnéaire huppée, on ne peut ne pas s’inquiéter de grands hôtels qui, des années durant, gisent tels des mastodontes éventrés, en plein centre de la ville, comme Salam, Transatlantique, la Kasbah, Valtur…D’autres tardent à voir le jour sans que la procédure de transaction légale ne soit entamée pour permettre à des repreneurs potentiels d’activer la mise en œuvre, comme ce fut le cas du complexe Royal Atlas dont la reprise a été assurée et redéfinie par la Royal Air Maroc pour en faire un réel joyau hôtelier.

Devant tous ces dysfonctionnements, outre l’état délabré dont se débat plus de la moitié de la capacité litière censée être rénovée depuis longtemps, le secteur de l’hôtellerie n’est nullement au beau fixe. Il est bien vrai que la crise qui secoue le domaine aussi bien interne qu’externe ne fait qu’aggraver cette situation. Cependant, il n’est pas question que les frais de ces retombées négatives de la conjoncture générale soient payés par les ouvriers, en portant atteinte à leur gagne-pain et à leurs droits les plus rudimentaires. On ne peut donc prétendre contribuer à l’essor touristique si l’on persiste à se dérober face à ses responsabilités incontournables envers la classe travailleuse dans les divers compartiments de la structure hôtelière.

Il va alors falloir combler ces attentes pour décrisper les relations et faire régner une atmosphère de paix et de communion pour garantir la relance attendue.

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