Le spectacle comme œuvre ouverte

Cette manifestation a été aussi l’occasion de découvrir quelques belles trouvailles, quelques pépites au sein de ce long fleuve sinueux qu’est devenu le théâtre, tel le travail présenté par Ayoub El Aiassi, Café la Princière.  L’auteur est un jeune cinéaste, lauréat de l’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech. Il vient d’ailleurs de présenter à Casablanca en avant première, un docu-fiction autour de l’écrivain marocain Abdellah Taia. Il a également réalisé dans le cadre de son travail au seind e l’école plusieurs courts métrages dont l’un est consacré au cinéma marocain.  En montant cette pièce de théâtre, El Aiassi reveint en quelque sorte à ses premiers amours. Quoique encore jeune, il a une riche expérience des planches grâce à son mentor Tayeb Seddiki,  auquel d’ailleurs il compte consacrer un documùentaire de cinéma, en geste de reconnaissance. C’est dire qu’en matière de théâtre aussi, il vient de la bonne école. Les fins observateurs n’auront pas manqué de relever que la pièce, Le café la Princière est émaillée, dans son discours comme dans sa mise en scène, de clins d’oeils, parfois explicites, d’autres fois en filigrane au grand maître du théâtre marocain.
Cette dimension, intertextuelle, jouant sur différents renvois/ clins d’œil, donne à la pièce sa première originalité dramatique. Le texte écrit par Ayoub El Aiassi, le dispositiof mis en place, le jeu à deux avec l’actrice Hanane Khaldi, sont en fait des perches tendues à l’intelligence du récepteur appelé à « collaborer » à la construction du sens, à vivre ensemble un moment d’ échange, voire de plaisir. Jeu de clins d’œil…à commencer par le titre de la pièce. Il situe d’emblée un horizon d’attente balisé pour «  les natifs », c’est-à-dire ceux qui partagent avec l’auteur le même référent culturel casablancais…La Princière est un célèbre café du centre ville de la métropole économioque du pays. Un lieu chargé d’histoires et d’anecdotes tant il a vu passer toutes les figures de la scène et de l’écran, non seulement de  Casablanca mais de l’ensemble du pays…c’est ce lieu chargé de mémoire que revisite El Aiassi à travers la mémoire d’un des ses « acteurs », au sens socilogique cette fois et non pas scènique, Fouad « Imad ». feu Foaud, faut-il préciser, car le récit est abordé sous forme de flashback ; mené du point de vue de l’épouse du défunt. Le recours à une figure célèbre du lmangae cinématographique, le flashback n’est pas fortuit ; toute la pièce en effet est traversée de ces « emprunts » au langage du cinéma comme ces transitions entre les tableaux de la pièce qui sont menées sous forme de fond au noir…tout le texte est servi par une msie en scène visuelle ; le jeune réalisateur de théâtre n’ayant pas oublié ce qu’il doit à sa formation cinématographique. C’est cet aspect qui a  amené certainement le jury à décerner à ce travail, le Prix de « la nouvelle approche », l’équivalent pour le cinéma de la meilleure contribution artistique.
Top