Le stress hydrique atteint son paroxysme

Consommation d’eau potable 

Karim Ben Amar

Cet été est marqué par les coupures récurrentes d’eau. De nombreux pays européens pâtissent depuis le début de la période de sécheresse, de coupures d’eau. En France par exemple, plus d’une centaine de communes rationnent la distribution de la denrée rare. Au Maroc, cette restriction de l’or bleue est aussi d’actualité.

Depuis le début de l’été et de la vague de chaleur, plusieurs communes ont fait usage de la mesure drastique. Le débit d’eau potable a été réduit dans les provinces d’El Jadida et de Sidi Bennour « en raison de l’état d’urgence hydrique décrété par le Royaume, suite aux changements climatiques et à la baisse des précipitations, qui ont fortement impacté la nappe phréatique et le taux de remplissage des barrages », d’après le communiqué de la Régie intercommunale de distribution d’eau, d’électricité et de gestion d’assainissement liquide des provinces d’El Jadida et de Sidi Bennour (RADEEJ).

Même son de cloche du côté de Sidi Rahal et de Had Soualem. Une coupure était prévue le mardi 9 août de 22H à 10 H, sauf que l’eau n’a été rétabli aux usagers que bien après l’heure convenue.

Face à cette situation de stress hydrique et au taux insuffisant de remplissage des barrages, le ministère de l’Intérieur a fait savoir que la productivité des ressources en eau souterraine est très insuffisante. Le département de Abdelouafi Laftit, comme évoqué précédemment dans nos colonnes, a émis une note fin juillet, qui a pour objectif de baisser le gaspillage de cette denrée rare.  

À Tanger, bien qu’aucune annonce officielle de la société chargée de la gestion déléguée de service d’utilité publique (eaux, électricité et assainissement) n’ait été faite, une réduction draconienne du débit d’eau a été relevée dans plusieurs quartiers de la perle du Détroit. Dans le quartier de « M’ghogha kbira », prendre une douche au réveil est donc mission impossible puisque le débit d’eau est tellement faible qu’il est impossible de se permettre ce désormais luxe. Le débit normal ne reprend qu’en milieu d’après-midi.

Les marocains durant cette période de sécheresse s’attendent aux coupures d’eaux récurrentes. Les stations de dessalement sont aussi pointées du doigts puisque d’après les usagers, l’hygiène n’est pas au rendez-vous.

Il est tout de même essentiel de rappeler que pour l’heure, le gouvernement n’a pas communiqué sur cette situation.  Plongé dans un silence criard, l’Exécutif fait la sourde oreille sur cette crise à l’instar des autres cataclysmes que traverse notre pays (cherté de la vie, stagnation des salaires, explosion du prix des hydrocarbures).

Pour rappel, la Maroc n’a pas connu le rationnement d’eau depuis le début des années 90.

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