L’échiquier partisan évolue au rythme des polarisations Politique

En perspective des élections de 2021

Par Samir Hilal (MAP)

L’échiquier partisan marocain vit aux rythmes de rapprochements et de polarisations entre les différentes formations politiques en perspective des prochaines échéances électorales de 2021 à l’issue desquelles seront renouvelées toutes les instances et institutions élues au niveau national, local et professionnel.

Des conseils communaux en passant par les conseils provinciaux et régionaux, ce scrutin concernera également les chambres professionnelles ainsi que l’élection des représentants des salariés et des deux Chambres du Parlement. Certes le mode de scrutin de liste, à la représentation proportionnelle, adopté au Maroc rend difficile le fait de sceller des alliances préalables entre les partis politiques puisque cette démarche reste tributaire du résultat des urnes, mais cette donne n’empêche aucunement ces formations d’assurer un minimum d’action commune en vue de renforcer leurs positions sur la scène politique et consolider leurs forces de négociation notamment à la lumière des concertations en cours sur les lois électorales.

Ces polarisations et processus de coordination ont permis d’opérer des changements au niveau de certains partis notamment l’élection de nouveaux leaders ou un revirement de cap, de la majorité à l’opposition, déclenchant ainsi une quête de nouvelles positions en préparation à la prochaine étape.

Dans un «mémorandum sur les réformes politiques et électorales», les partis Authenticité et Modernité (PAM), de l’Istiqlal (PI) et du Progrès et du socialisme (PPS), les plus en vue en opposition, avaient insisté sur l’impératif de conclure «un nouveau contrat politique» afin de parachever le processus de réformes politiques et démocratiques.

Des tractations seraient, par ailleurs, en cours pour ressusciter la «Koutla démocratique» entre les partis du PI, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et du PPS en vue d’une préparation préalable au prochain rendez-vous électoral, même si deux partis politiques se positionne dans les rangs de l’opposition et un autre dans la majorité.

Dans ce sens, le président du groupe socialiste à la Chambre des représentants, Imam Chokrane, a relevé que la présence de l’USFP dans la majorité, le PI et le PPS dans l’opposition «n’entrave en rien l’existence de relations historiques» entre ces partis politiques, mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre la coordination et le rapprochement des points de vue qui ont toujours existé entre ces formations. Malgré quelques divergences au sujet d’une série de questions, ce qui réunit ces partis est sans nul doute plus important de ce qui les oppose, a-t-il souligné dans une déclaration à la MAP.

Il s’agit de partis politiques nationaux qui ont joué un «rôle essentiel» dans les mutations que connait le Maroc, a-t-il dit, notant qu’un certain «consensus et coopération» a toujours existé «chaque fois que la volonté des forces nationales étaient rassemblées pour la mise en place d’un processus aux contours biens définis concernant l’édification institutionnelle et démocratique ainsi que les réformes ayant trait aux volets économique, social et politique notamment celles relatives au processus électoral».

Au cours des prochains jours, les rapprochements entre les partis politiques pourraient gagner en cadence notamment avec le débat accru autour de la Loi électorale et l’émergence de certains points d’achoppement entre les partis politiques concernant le mode de scrutin, le seuil électoral et le quotient électoral, entre autres.

Cet état des lieux est à même de déclencher une quête d’appuis pour soutenir les positions qui sont au diapason de leurs intérêts lors des prochaines échéances. Si cette polarisation semble être, de nature liée essentiellement à l’étape de préparation des élections de 2021, les prochaines étapes pourraient connaître, selon plusieurs indicateurs, des nouveautés sur l’échiquier partisan marocain, avec l’annonce par le nouveau leadership du PAM, l’une des plus importantes formations politiques de l’opposition, de son intention de s’ouvrir à toutes les forces politiques. Il s’agit-là d’un revirement important dans la position du parti qui laissera les scénarios d’alliances ouverts sur toutes les possibilités.

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