Les banques souffrent de la décélération du crédit en janvier

Le crédit bancaire n’a pas pu consolider son sursaut des deux derniers mois de l’année 2015. Son encours est reparti à la baisse en Janvier 2016, avec le maintien de certaines tendances comme le recul des prêts destinés aux promoteurs immobiliers et la hausse des créances en souffrances.

L’encours du crédit bancaire a atteint, au mois de janvier, un montant de 763,93 milliards de DH, en baisse de 2,6% par rapport au mois précédent. Bank Al Maghrib explique cette baisse par le repli de 15,2% des crédits à caractère financier à 94,5 milliards de DH et dans une moindre mesure, la diminution des facilités de trésorerie de 2,1% à 168,83 milliards de DH et des concours à l’équipement de 0,2% à 145 milliards de DH. S’agissant des crédits immobiliers, ils se sont établis quasiment au même niveau du mois précédent à 241 milliards de DH en raison de la baisse de 0,3% des concours à la promotion immobilière à 58,15 milliards de DH et de la hausse de 0,3% de ceux à l’habitat à 180 milliards de DH.

En comparaison à la même période de l’année précédente, l’encours du crédit bancaire du mois de janvier est en hausse de 1,2%. Toutefois, cette hausse est moins importante que celle enregistrée le mois dernier en glissement annuel. Le ralentissement de la croissance du crédit bancaire reflète essentiellement la décélération du rythme de progression des crédits à caractère financier à 4,6% en janvier 2016 après 20,6% en décembre et de celui des crédits immobiliers à 1,1% après 1,7%. Pour ce qui est des crédits à l’équipement, ils se sont accrus de 0,6%, contre une baisse de 0,3% en décembre, tandis que ceux à la consommation (46,4 milliards de DH) ont enregistré une hausse de 5,3% après 4,9%. Les facilités de trésorerie ont, quant à elles, vu leur baisse s’atténuer pour passer de 4,5% à 4,3% en janvier.

La lecture de ces chiffres nous démontre que les banques continuent de financer l’immobilier, notamment grâce à l’habitat dont l’encours représente désormais 32% du total des crédits, soit la première rubrique par objet. En revanche, les banques sont prudentes sur les crédits de trésorerie. Enfin, les créances en souffrance poursuivent leur envolée pour représenter 7,5% de l’encours global en lien avec l’atonie dans certains secteurs économiques.

Rappelons, enfin, que Bank Al-Maghrib (BAM), la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) ont créé une commission pour proposer un plan d’action afin de soutenir le financement des entreprises, principalement des TPME, suite à une réunion qu’ils ont tenue le 26 janvier dernier.

Kaoutar Khennach

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