Les déficiences sanitaires!

La crise pandémique aura, sans doute, mis à nu les insuffisances du système de santé du pays. En dépit du déploiement de gros efforts de réhabilitation, on aura senti, non sans regret, les vulnérabilités de ce secteur névralgique.

En fait, des décennies durant, il traînait des fragilités en matière d’offres sanitaires suffisantes, d’infrastructures de qualité. De tout temps, les politiques publiques ont dédié à ce domaine vital qui affronte, chaque jour,  la vie et la santé des citoyens, des budgets affreusement modiques. Avec un peu plus de sept médecins pour dix mille habitants, alors que le standard fixé de l’Organisation Mondiale de la Santé excède légèrement le seuil des 15 médecins, notre pays accuse un déficit des plus criards.

La Covid-19 a donc bel et bien révèle le black-out d’un système sanitaire, perpétuellement en déficience, malgré les sursauts «salvateurs» prodigués, à travers d’infimes injections budgétaires, loin d’assouvir les besoins des populations.

Jusqu’à présent, notre pays trouve toutes les peines du monde à se démarquer des sentiers battus pour jouir d’un système de santé en phase avec leurs attentes, de plus en plus pressantes. En plus des pénuries de budget constamment en déphasage, il y a lieu également de déplorer un découvert en termes de gouvernance qui rajoute au foyer sanitaire des brins d’embrasement.

De vilaines pratiques s’installent dans nos hôpitaux, dues à la défaillance du sens de civisme des praticiens, mais également à la modicité des rémunérations et surtout au manque des moyens de soin, à l’indigence du staff soignant et au cadre d’accueil sain et hygiénique. Si l’état de la plupart de nos établissements sanitaires pèche par ces handicaps aussi bien sur le plan comportemental que matériel et infrastructurel, jalonnés par des manies immorales, quel budget suffirait-il à un secteur en réel désastre?

D’autant plus que le contingent médical aura tendance à émigrer, soit plus de 8000 médecins qui exercent rien qu’en Hexagone, ou encore à «fuir» pour les fonctions libérales et à se concentrer en intensité d’exercice dans les axes de Casablanca et Rabat. D’autre part, il va sans dire aussi que la population est en passe de vieillir à des rythmes soutenus, ce qui relèverait le taux de pathologie lourde, tels que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète, l’hypertension artérielle et bien d’autres,  soit plus de 60% de la population du royaume, d’ici une trentaine d’années.

A ce moment, on se devrait impérativement se doter des ressources humaines et des moyens équipementiers pour prendre en charge plus de la moitié du peuple. Il faut bien dire que la santé affaiblie de la société  affecte irrémédiablement la santé de son économie.

Cas de l’épidémie actuelle qui mine jour pour jour, la prestance de l’acte économique et aggrave l’impact social qui en découle. En vérité, la pandémie ne fait que dévoiler davantage l’état critique d’un secteur primordial, puisqu’il fut toujours en dehors des priorités macroéconomiques de la politique adoptée du pays, depuis qu’on ne s’est réellement pas penché sur une approche sociale et humaine déterminée, en faveur des minorités avantagées. Il est alors bien évident que les indicateurs de la santé et l’éducation, en particulier,  sont les plus bas pour ces raisons fatales.

On n’a pas de choix que de s’atteler à la mise en place radicale d’un système sanitaire, fondé et orienté au capital humain, levier capital de développement pérenne et prospère!

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