Les départements ministériels appelés à serrer la vis

Note de cadrage  du PLF-2022

Par Fairouz EL Mouden

C’est un nouveau projet de loi de Finances qui se prépare dans une conjoncture spéciale marquée par la poursuite des effets néfastes de la crise sanitaire qui a secoué le monde depuis plus d’un an et demi, et par l’approche des élections législatives. Le chef du gouvernement place le PLF 2022 sous le sigle de la résilience économique et sociale et clame haut et fort les mécanismes de rationalisation et d’austérité budgétaires.

Le Projet de loi de finances pour l’année table sur la réalisation d’un taux de croissance de 3,2%, comme indiquée dans la note de cadrage. Les hypothèses de base tiennent compte de l’évolution de la pandémie liée au Covid-19 et d’un prix moyen de gaz butane de 450 dollars la tonne. Ils tiennent compte aussi d’une production céréalière moyenne de 70 millions de quintaux. 

« En se basant sur les priorités du PLF et les données de la conjoncture nationale et internationale en lien avec l’évolution de la crise sanitaire et compte tenu de l’hypothèse d’un prix moyen de gaz butane de 450 dollars/tonne et d’une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux, l’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 3,2% en 2022 », précise la note de cadrage adressée aux départements ministériels.

Et de noter que l’ensemble des mesures prises face à la pandémie de Covid-19 et les réformes structurelles lancées ont renforcé la résilience des différents secteurs économiques.

L’économie nationale a en effet commencé à afficher des signaux de reprise au début de cette année, qui devraient s’accélérer au deuxième semestre 2021, suite à l’amélioration de la situation économique des principaux partenaires du pays, le bon déroulement de l’opération de la vaccination anti-covid et la dynamique enclenchée par le retour massif des Marocains résidant à l’étranger.

Grâce à ces facteurs combinés à une récolte céréalière exceptionnelle de 103 millions de quintaux, l’économie nationale devrait enregistrer une croissance située entre 5,5% et 5,8% en 2021, après la contraction économique estimée à -6,3% en 2020.

Il s’agit, selon la note de cadrage, de signaux positifs confirmant que le Maroc a amorcé une nouvelle étape basée sur une vision novatrice de développement fondée sur une profonde compréhension de la crise actuelle.

Cette crise ouvre la voie à des transformations structurelles avec un impact sur tous les niveaux, notamment en ce qui concerne la souveraineté sanitaire, économique, alimentaire, énergétique et numérique du pays, souligne la même source, notant que le rapport de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) présenté à Sa Majesté le Roi Mohammed VI reflète clairement cette nouvelle perspective de développement.

En application des Hautes Orientations Royales contenues dans le discours du Trône, la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement devrait s’ériger en priorité pour le gouvernement et l’ensemble des acteurs dans les années à venir, à travers l’adoption du Pacte national pour le développement, en tant qu’engagement moral et politique solide et un cadre de référence des principes et des priorités de développement, conclut la note de cadrage.

PLF 2022: L’administration priée de se serrer drastiquement la ceinture

L’heure est à l’austérité pour l’administration. Dans sa lettre de cadrage du projet de loi de finances 2022, diffusée aux départements ministériels, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, les a appelés à rationaliser au maximum leurs dépenses et à réduire conséquemment leur train de vie.

La rationalisation des dépenses publiques revêt une importance cruciale dans un contexte toujours marqué par les répercussions néfastes de la crise sanitaire sur les caisses de l’Etat. Celui-ci doit, dans ce contexte difficile, mobiliser les ressources nécessaires pour activer les grands projets de réforme et de développement impulsés par le Souverain, au premier rang desquels figurent la généralisation de la protection sociale, le soutien à la relance économique et la réforme du secteur public.

D’autres chantiers tout aussi budgétivores mais non moins stratégiques seront poursuivis, comme la réforme de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la justice, ainsi que la stratégie de l’eau et les projets d’infrastructure.

Dans cette optique, les différents départements ministériels devront faire preuve de frugalité et réduire de manière drastique les dépenses jugées superflues. La lettre de cadrage de ce PLF insiste d’ailleurs longuement sur ce point, et donne sa recette pour que l’administration se mette au régime sec.

Voitures, conférences, études… Une vraie chasse au gaspi

Les dépenses liées au personnel sont les premières visées. Les différentes administrations sont appelées à lever le pied, et à limiter ces dépenses aux besoins qui tendent à améliorer la qualité des services adressés aux citoyens. En outre, plutôt que de recruter, il est recommandé de s’appuyer sur le redéploiement des postes budgétaires pour couvrir le déficit au niveau territorial et sectoriel.

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