« Les évadés de Tindouf », la traversée du désert…

Avant première

Mohamed Nait Youssef

Des mots, des images, des émotions fortes, Abdelhak Najib passe derrière la caméra. L’écrivain, journaliste et éditeur explore cette fois-ci l’univers cinématographique en signant son premier long-métrage, « Les évadés de Tindouf ». Ce film, projeté mercredi 26 novembre au cinéma Renaissance de Rabat, en présence du réalisateur et de l’équipe du film,  puise son histoire dans des faits réels braquant les projecteurs sur les tortures et les violences qu’avaient subies les prisonniers marocains dans les camps de la honte.

En effet, sur les traces de son père, le personnage central, incarné par Abdelhak Najib, nous amène aux confins du désert pour pénétrer cet enfer où les mains sales des séparatistes commettent, au grand jour, des crimes capitaux contre l’humanité.

Séquestrés dans les geôles de Tindouf, au Sud-ouest de l’Algérie, pendant une vingtaine d’années, les cinq protagonistes, trois hommes et deux femmes, ont enduré atrocités et interrogatoires sans faillir à leur patriotisme. Le film met à nu les tortures commises dans les camps. Leur fidélité, loyauté envers la mère  patrie et la légitimité de leur cause, ont, in fine, triomphé.

La traversée du désert…

23 ans à Tindouf. Une traversée du désert. Derrière la beauté des dunes dorées se cachent des histoires de cruauté, de férocité,  des cris… et des horreurs que les survivants ont pu fuir pour se retrouver dans un immense désert, mus par la volonté de regagner leur pays. Et ils y arrivent.

«Le film essaie de mettre à nu cette réalité et ces crimes commis contre l’humanité par le biais d’un long-métrage ; d’une histoire de résilience, de sacrifice face à l’ennemi et l’injustice.», a souligné Abdelhak Najib, réalisateur du film.

 La traversée du désert, dit-il, a une symbolique extrêmement importante, et durant  cette traversée, il y a tellement de choses qui se passent.

«Finalement, ils arrivent à la mère  partie. Ce qui est important  pour moi, c’est cette trajectoire, ce pèlerinage, ce voyage à la fois intérieur et vers la liberté. C’est cette histoire de personnes qui ont gardé leur humanité face à l’inhumanité de l’ennemi et surtout l’inhumanité du bourreau qui perdra toute sa force face à la résistance des autres.», a-t-il expliqué.

Hommage à Mohamed Choubi

L’émotion y était. Très intense. Driss Roukhe, Kamal Haimoud, Yassine Abdelkader, Mohcine Mountaki, Mohamed Simoka, Karim Oujil, Abdelhak Najib, Imane Kendili et Aliaa Bencheikh, Abdelhak Najib et Mohamed Choubi, « Les évadés de Tindouf » a réuni une belle brochette d’acteurs et d’actrices. C’est aussi un hommage à  Mohamed Choubi, grand acteur et comédien dont la présence a marqué la salle du cinéma Renaissance de Rabat.

 «Ce film est aussi un hommage à Mohamed Choubi parce que j’étais heureux qu’il accepte de travailler avec moi. C’est mon premier film, il ne m’a pas dit non. Il m’a fait confiance.», a révélé Abdelhak Najib.

Prenant la parole devant le public, Mohamed Choubi, ému, a exprimé sa joie de prendre part à l’équipe du film. «On a passé un bon tournage dans une belle ambiance, conviviale et fraternelle.», s’est-il exprimé.

 «On a partagé tant de choses lors du tournage de ce film. Et la meilleure chose dans l’art, c’est le partage. On travaillait en équipe et l’émotion était forte.», a déclaré Driss Roukhe.  

Imane Kendili, a souligné de son côté, que  tout le monde était impliqué dans son élément et tout le monde se voyait et voulait construire l’histoire à travers « Les évadés de Tindouf ». « C’était très particulier. C’était une aventure extraordinaire ; cette solidarité, cet engagement et cette responsabilité à travers ce film de pouvoir expliquer à nos enfants l’importance du patriotisme, du Sahara marocain et de notre histoire. », a-t-elle affirmé.

À partir de début avril prochain, l’équipe du film prévoit une tournée africaine, en Espagne et dans certains pays d’Amérique latine pour projeter le film aux différents publics.

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