Les Marocains malmenés par le processus inflationniste

Perturbation des chaines d’approvisionnement

Fairouz EL Mouden

Les temps sont de plus en plus durs pour les marocains. Rien ne marche comme avant. Le renchérissement du coût de la vie s’aggrave d’un jour à l’autre et d’une semaine à l’autre laissant planer l’inquiétude au plus haut niveau. Des inquiétudes animées par l’incertitude et par la hausse vertigineuse des prix de tous les produits à forte consommation à commencer par les prix du carburant en passant par les prix des produits alimentaires… les frais de scolarité et de transport et les prix des nombreux services financiers et commerciaux. L’inflation atteint des niveaux record et se voit aggravée par les perturbations des chaines d’approvisionnement de nombreux produits sur le marché.

La situation devient de plus en plus critique. Les révisions à la hausse se succèdent et se multiplient. Certes les effets de la  mauvaise conjoncture économique conjugués aux effets de la sécheresse et de la crise sanitaire expliquent en partie cette poussée sans pareil des tensions inflationnistes mais le flou reste de mise pour de nombreux produits.

La hausse des prix de vente touche aujourd’hui tous les produits sans exception aucune. Cela va du pain à l’huile au lait et pattes et la liste est étendue pour toucher les viandes rouges, le poulet, le poisson, les œufs et tous les produits laitiers. D’ailleurs, l’approvisionnement du marché du lait est perturbé depuis quelques jours. Les quantités de lait mises sur le marché ont  nettement baissé  même si le prix du litre de lait a  été augmenté depuis quelques mois. L’absence des pluies combinée à la flambée des prix des alimentés composés du bétail expliquent la baisse de la production du lait. Les prix des fruits et des légumes poursuivent leur trend haussier sans relâche depuis l’année dernière frappant de plein fouet le pouvoir d’achat des ménages. Les prix des carburants restent des plus élevés et ne suivent aucune logique du marché au grand bonheur des distributeurs des produits pétroliers. Bref, presque la quasi-totalité des secteurs  profite pleinement de cette tendance à la hausse   sans que le gouvernement ne daigne réagir pour prendre des mesures appropriées et stopper la folie des prix qui prend des allures sans pareille prenant en otage le citoyen marocain. 

Aujourd’hui, le marocain est malmené dans une spirale haussière sans limite qui le fait basculer entre les frais scolaires, les dépenses alimentaires et les frais médicaux qui s’inscrivent de plus en plus dans une logique malheureusement purement commerciale et capitalistique…A quant une baisse des prix à la pompe ? a quant la vérité des prix ? et à quant le soutien du pouvoir d’achat du consommateur par le gouvernement ?      

Encadré

Les indices des valeurs unitaires à l’importation et à l’exportation ont enregistré des hausses de respectivement 30,2% et 28% au 2ème trimestre 2022 par rapport au même trimestre de 2021, indique le Haut Commissariat au Plan.

La hausse de l’indice des valeurs unitaires à l’importation résulte principalement de l’augmentation des valeurs unitaires de l’ »énergie et lubrifiants » de 95,0%, des « demi-produits » de 32,8%, de l’ »alimentation, boissons et tabacs » de 39,4%, des « produits bruts d’origine minérale » de 125,7%, des « produits finis de consommation » de 9,7% et des « produits bruts d’origine animale et végétale » de 36,6%, explique le HCP.

L’augmentation de l’indice des valeurs unitaires à l’exportation s’explique, de son côté, essentiellement par la hausse des valeurs unitaires des « demi-produits » de 92,6%, des « produits finis de consommation » de 6,9%, des « produits bruts d’origine minérale » de 30,0%, des « produits finis d’équipement industriel » de 8,0%, des « produits bruts d’origine animale et végétale » de 38,7% et de l’ »alimentation, boissons et tabacs » de 2,9%.

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