Les présidents des conseils communaux du PPS en conclave à la Chambre des conseillers

Etablir des passerelles de communication entre conseillers communaux et conseillers parlementaires

Les présidents des conseils communaux  relevant du Parti du Progrès et du socialisme se sont retrouvés, jeudi matin à la Chambre des conseillers à Rabat, pour débattre de la feuille de route et du plan d’action à poursuivre pour optimiser leur rendement à la tête des collectivités dont ils ont la responsabilité et ce à l’initiative de l’Association démocratique des élus progressistes (ADEP) en partenariat avec le Groupement de l’action progressiste du parti GAP.

Addi Chajri : la rencontre s’inscrit dans le cadre du soutien qu’accorde le  PPS à ses élus :

Les travaux de cette rencontre de communication, organisée sous le thème « la chambre des conseillers et les questions des collectivités locales », se sont déroulés sous la présidence d’Addi Chajri, membre du groupement de l’action progressiste. Ils ont été animés par Me Abdellatif Ouammou, coordonnateur du GAP et Karim Tej, secrétaire général de l’ADEP, qui ont insisté dans leurs interventions sur l’importance de cette première rencontre et la nécessité pour les conseillers communaux de s’acquitter de manière professionnelle de leur tâche qui vise, au-delà du développement local, l’édification et le renforcement de la citoyenneté des habitants, selon Me Ouammou.

Pour ce qui le concerne, le SG de l’ADEP a appelé les sections régionales de l’Association à entamer le plus rapidement possible leurs activités pour permettre à l’association de jouer pleinement son rôle en matière notamment d’accompagnement, de soutien, de formation de base et de formation continue des présidents des conseils communaux et des conseillers qui s’activent dans l’opposition.

Me Ouammou : la formation des conseillers communaux vise à faire d’eux des professionnels dans leur domaine

A l’ouverture de cette rencontre, qui a « atteint ses objectifs », selon Me Ouammou, en suscitant notamment un vif débat serein et responsable entre des représentants locaux de bonne volonté et en quête des meilleurs moyens de servir leurs collectivités et le groupement de l’action progressiste, le modérateur de la séance, Chajri, a indiqué que l’organisation de ce forum s’inscrit dans le cadre des efforts du Parti du progrès et du socialisme d’accompagner ses élus locaux et de mettre à leur disposition tous les moyens et connaissances susceptibles de leur aider au cours de leur mandat. Il s’agit aussi pour les organisateurs de rechercher le moyen d’établir des passerelles de communication entre d’une part les élus locaux et communaux du parti qu’ils soient présidents de conseils ou dans l’opposition et leur association et  la Chambre des Conseillers d’autre part,  a-t-il affirmé.

Prenant la parole, Me Ouammou a indiqué que de par sa structure et des organismes qu’elle représente la Chambre des conseillers se situe effectivement dans le prolongement des collectivités locales.

Si la Chambre des représentants est constituée de députés qui représentent les citoyens, la Chambre des Conseillers regroupe des parlementaires Conseillers à la différence des Conseillers communaux.

La Chambre des représentants joue un rôle décisif en matière de production des lois, alors que la Chambre des Conseillers est habilitée de par ses attributions et prérogatives à susciter l’œuvre de développement national et communal, a-t-il expliqué. C’est pourquoi, il est important d’établir des liens de communication entre le local et le national en impliquant les élus locaux et en particulier les présidents des conseils communaux dans cette dynamique pour réaliser davantage de justice sociale et spatiale et d’égalité de chances de développement.

C’est pourquoi, il est nécessaire pour les présidents des conseils communaux et en particulier du PPS de se distinguer en optant pour de nouvelles méthodes de travail pour optimiser leur rendement à la tête des communes qu’ils dirigent, sensées devenir des communes pilotes en la matière.

Pour y parvenir, il est nécessaire de soutenir l’Association démocratique des élus progressistes dans son action visant à mettre en œuvre son plan d’action et sa feuille de route visant à la formation et à la qualification de ses membres pour en faire des professionnels de la gestion des affaires locales et du développement global de leurs communes.

Réagissant aux interrogations et observations des participants, Ouammou, très impressionné par le haut niveau et la sincérité des interventions, s’est félicité de voir que l’objectif de cette rencontre soit atteint en suscitant tout ce débat serein.

Sans s’attarder sur les obstacles et problèmes qui entravent l’action des présidents des conseils communaux, l’on doit procéder en sortant de cette rencontre à l’élaboration d’un véritable plan de travail visant la qualification des présidents pour leur permettre de faire face aux diverses difficultés liées à la faiblesse des ressources humaines, à la gestion de l’espace et à la mise en œuvre des textes de loi. En se dotant d’un cadre aussi approprié que l’ADEP, les conseillers communaux du PPS se sont en effet donné le meilleur moyen de rechercher les solutions à tous les problèmes qu’ils affrontent en matière de financement des projets qu’ils présentent, de communication, de modification de lois, de partenariat et de jumelage, a-t-il expliqué, relevant que la communication et l’échange d’expériences doivent figurer en tête des priorités de l’ADEP.

A travers son programme d’action, l’ADEP est donc tenue d’accompagner et de parfaire la formation des conseillers communaux pour en faire de véritables  professionnels et des professionnels-techniciens du développement local, a-t-il martelé, soulignant que la fonction de la commune porte désormais sur l’édification de la citoyenneté dans le but ultime de parvenir à un équilibre entre le citoyen et l’Etat, dont la principale fonction porte sur le développement de la nation à travers l’exercice de toutes ses prérogatives concernant notamment le maintien de l’ordre public et de la sécurité.

Il a rappelé dans ce cadre que la Chambre des conseillers est tenue de prêter main forte aux conseillers communaux, appelés à intervenir pour résoudre les problèmes des citoyens,  exposer leurs problèmes, saisir les différents secteurs de l’Etat (jeunes, femmes, etc…), organiser des rencontres locales ou régionales et surtout intensifier la production des questions écrites et orales au parlement, sans oublier le fait que les questions orales ont plutôt un aspect contestataire.

En travaillant donc ensemble et en conjuguant leurs efforts, les élus locaux du PPS, organisés dans le cadre de l’ADEP, ont opté pour un outil collectif professionnel de travail qui devra leur permettre de maitriser les connaissances et moyens d’action en faisant appel en cas de besoin à des experts et des consultants pour la définition et la finalisation des informations et données dont ils ont besoin, le but étant d’accéder à l’indépendance et de choisir avec précision la partie responsable à laquelle il faut s’adresser.

Karim Tej appelle à maîtriser l’organisation régionale de l’ADEP

De son côté, Karim Tej, SG de l’ADEP a souligné que la présente rencontre a effectivement permis l’esquisse d’un projet complet pour l’amélioration du rendement des élus locaux, exerçant la fonction de président ou dans l’opposition. C’est pourquoi, il est nécessaire pour les conseillers communaux de contribuer au renforcement de leur organisation et de se doter d’un projet clair, a-t-il dit, invitant les sections régionales et locales à procéder à la mobilisation de tous leurs conseillers communaux pour les impliquer dans cette dynamique de qualification et de formation, pour lesquelles l’ADEP a fait appel à un groupe pluridisciplinaire, disposée à contribuer à la mise en œuvre du programme de formation et plan d’action mis en oeuvre au profit des conseillers.

Tout en insistant sur l’impératif de renforcer l’organisation régionale de l’ADEP, il a rappelé que l’Association va bientôt se doter de son site internet dans le but de promouvoir la communication et l’échange d’informations et d’expériences entre ses membres. Tej a rappelé aussi que l’objectif majeur de cette nouvelle fondation est de faire des conseillers communaux de véritables professionnels dans leur domaine à travers la consolidation de leur formation de base et leur formation continue, l’accompagnement, la consultation et l’expertise et la réalisation d’études prospectives et d’autres études dans des secteurs qui distinguent leurs communes respectives.

Une fois l’organisation régionale de l’ADEP réalisée, l’association va inaugurer son programme d’action par l’organisation de rencontres thématiques pour traiter de toutes les activités et secteurs concernant le développement local (agriculture, eau, assainissement, industrie, tourisme, services) et ce avec la participation des services centraux ou extérieurs des départements ministériels concernés, a-t-il expliqué. Et c’est en partant de telles études et rencontres scientifiques, qu’il sera possible aux conseillers communaux d’alimenter les conseillers parlementaires en questions orales ou écrites et en initiatives d’amendements des lois, a-t-il estimé.

Débat marque de sérieux et de responsabilité

Au cours du débat qu’ils ont grandement enrichi par leurs interventions, les participants venus de toutes les régions du pays, se sont félicité de l’organisation d’une telle rencontre, qui leur a offert l’opportunité d’exposer leurs problèmes et d’échanger leurs expériences. Ils en ont profité pour faire entendre la voix de leurs communes respectives, à l’image par exemple de la commune rurale de Rabiâ Sahel, où le président du Conseil, Si Brahim, mène une action d’édification tous azimuts pour le bien être des habitants, qui lui renouvellent à chaque fois leur confiance. « Nous ne voulons pas devenir Casablanca ou Rabat, nous voulons développer notre commune sur la base de ses moyens et potentialités, a-t-il dit, appelant à davantage de soutien pour y promouvoir l’agriculture familiale. « Nous aspirons à faire de notre commune un modèle en matière d’agriculture familiale et bio » en oeuvrant notamment pour la réhabilitation du souk hebdomadaire, a-t-il fait savoir. Réagissant aux propos du président, Me Ouammou, a rappelé que le PPS recommande pour ce faire à la création dans le cadre du Plan Maroc vert d’une nouvelle filière, dédiée au développement du monde rural et à l’amélioration de la qualité de vie en milieu rural. Plusieurs autres présidents ont fait des exposés très instructifs sur la situation de leurs communes respectives et les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur fonction.

M’Barek Tafsi

Top