Les processus de la paix à travers le cinéma

11ème édition du Festival de cinéma et de mémoire commune

La ville de Nador abritera, du 22 au 27 octobre 2022, la 11ème édition du Festival international de cinéma et de mémoire commune (FICMEC), avec la participation de 27 films en compétition officielle, représentants 17 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

Il s’agit de 7 longs métrages, 8 documentaires et 12 courts métrages qui vont concourir pour les prestigieux prix de cet évènement cinématographique réputé pour son engagement en faveur de la défense et de la promotion des valeurs de droits de l’homme, de la tolérance et la paix entre les peuples.

«Le thème qui anime la 11ème édition du  FICMEC -et qui est obligatoire pour le contenu des documentaires- sont les processus de paix et la justice transitionnelle, c’est-à-dire les processus de paix et de réconciliation qui se sont déroulés dans plusieurs pays au cours des dernières décennies et qui ont permis à plusieurs pays pour passer des situations de dictatures ou de guerres civiles aux régimes démocratiques.», souligne Abdeslam BOUTEYEB, président du Centre de Mémoire Commune  pour la Démocratie et la Paix.

 Il convient de souligner que le documentaire marocain intitulé «Avant le déclin du jour» aborde avec courage la dure réalité répressive que le Maroc a subie durant les «années de plomb ». D’autres productions se distinguent également, comme l’espagnol « Vencidas y no vaincuadas » sur la répression contre les femmes sous le régime franquiste et plus tard, l’argentin « Osvaldo Víctor Mantello, arqueología de la memoria » sur les persécutions politiques pendant la dictature militaire et le film Israélien ‘Le chiffre rond’ sur l’holocauste contre les Juifs perpétrés par les nazis.

La justice transitionnelle fera également l’objet de débats lors de deux tables rondes qui se tiendront sur deux jours, où des experts nationaux et internationaux analyseront les différents processus de justice transitionnelle dans le monde. Ces tables rondes mettront en exergue   également l’expérience marocaine de la justice transitionnelle qui a permis la réparation des préjudices et de réhabilitation des victimes des années de plomb. L’écrivain Mohamed Akoudad, grande figure locale de Nador connu pour son militantisme en faveur de la démocratie et des droits de l’homme, sera également mis à l’honneur.

« Si les longs métrages de fiction et les courts métrages ne sont pas forcément concernés par le leitmotiv qui anime chaque année le Festival, il convient de noter que ces productions à thème libre sont le plus souvent focalisés sur des thèmes sur les droits de l’homme et des films de sociétés qui réveillent les consciences, et ce dans l’objectif de dénonciation des injustices sociales dans le monde. », précise Abdeslam BOUTEYEB.

 En fait, parmi les longs métrages, le problème des femmes à travers le monde est un dénominateur commun, comme les cas des femmes migrantes, les mères célibataires ou aussi la sexualité chez les femmes autochtones. Certains de ces longs métrages de fiction ont déjà fait leurs preuves dans de grands festivals comme Berlin, Cannes et Venise. Aussi, chaque année de plus en plus de cinéastes féminines participent aux différentes sections du Festival. Cette année, plus particulièrement, sera marquée par l’entrée en lice pour la compétition du Festival de productions réalisées par neuf réalisatrices, ajoute la même source.

Si la diversité et le pluralisme sont présents dans les films, le cosmopolitisme imprègne également la configuration des jurys des trois principales catégories de la compétition officielle. On y trouve ainsi des personnalités du   monde du cinéma des pays comme l’Espagne, la Colombie, la Suisse, Israël, le Canada, l’Angola, la Libye et, bien sûr, le Maroc. De ce fait, le réalisateur marocain Ahmed El-Maanouni présidera la compétition de films longs métrages, la réalisatrice colombienne Margarita Martinez présidera la compétition de films documentaires et le réalisateur espagnol Pedro Pio présidera la compétition des films courts métrages.

Cette édition sera également marquée par une participation du film ukrainien ‘Le magasin du coin’, dont le réalisateur Alexander Onufriev. A l’ouverture du festival des hommages seront rendu au réalisateur marocain Ahmed El Maanouni, connu pour son travail sur la réconciliation, à l’acteur espagnol Mariano Peña., connu pour son rôle populaire dans la série télévisée ‘Aida’ et également à l’actrice Rifaine Samira Meslouhi, une femme de grand courage. Et en clôture, la grande actrice et réalisatrice marocaine Latifa Ahrar, et l’acteur marocain Benaissa Mastiri seront également à l’honneur.

Lors de la session inaugurale de la FICMEC, le 6ème édition du  prix international « Mémoire pour la démocratie et la paix » sera décerné chaque année par le promoteur du festival, le Centre pour la Mémoire Commune, la Démocratie et la Paix, qui comme les autres années ira à une personnalité ou institution reconnue internationalement pour sa contribution proactive dans la lutte pour les droits de l’homme, la démocratie et la paix dans le monde.

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