L’incompréhensible attitude partiale de France 24

La chaine de télévision en continu «France24» vient de se conformer au «principe de réparation médiatique», en présentant des excuses à ses téléspectateurs, suite à la diffusion d’images montrant de violentes manifestations qui se déroulent depuis plusieurs semaines au Venezuela, pour illustrer un débat sur les évènements d’Al Hoceima.

Cette réaction de la chaine française a été enclenchée par une mise au point adressée par le ministre marocain de la Culture et de la Communication, Mohamed Laârej, à la présidente-directrice générale de «France Médias Monde», Marie-Christine Saragosse. «Compte tenu de la responsabilité juridique et morale avérée de la chaine dans cette affaire condamnable à plus d’un titre, le ministère de la Culture et de la Communication du gouvernement du Royaume du Maroc exige de remédier à cette situation et de réparer l’erreur professionnelle commise par France24, en prenant toutes les dispositions nécessaires afin de rétablir la vérité et de présenter les excuses qu’il faut au Maroc et aux téléspectateurs induits en erreur», avait souligné le ministre Laârej.

En scrutant le contenu de la mise au point du ministre marocain et la réaction de France24, force est de constater que le mal a été fait par la diffusion des images incriminées. Le mal a été fait au Maroc, aux Marocains et plus particulièrement aux habitants du Rif, qui manifestent pacifiquement pour des revendications sociales, économiques et culturelles. En effet, la partialité de la chaine française se dégage clairement lors des débats qu’elle organise autour des questions «d’actualité» au Maroc. Ainsi, les questions qui devraient être l’écho des préoccupations du public et en réponse auxquelles se succèderont «les propositions du proposant et les oppositions de l’opposant», selon la théorie du chercheur français, Jérôme Jacquin, sont choisies par les animateurs des débats pour orienter les répliques.

De même, les récapitulations, les reformulations et les stabilisations des désaccords sont généralement gérées pour faire pencher la balance en faveur de l’opposant. De même encore, l’octroi de la parole aux intervenants n’obéit pas aux critères de la philosophie du débat où «chaque action propose une interprétation de l’action précédente tout en créant les conditions d’intelligibilité de l’action suivante». Dans ce sillage, il faut souligner encore les tournures interrogatives introduites par les animateurs qui projettent la présence, en amont, des problèmes qui seront soumis à l’interprétation subjective de l’opposant pour aboutir, en aval,à donner une lecture aux évènements en cours. Cette tournure interrogative particulière aide une partie, au détriment de l’autre, pour s’orienter vers le «tour en train de se faire», selon Jérôme Jacquin.

B. Amenzou

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