L’italien David Sassoli élu à la tête du Parlement européen

La Présidence du Parlement européen était le dernier des postes-clés de l’Union Européenne qui restait à pourvoir après la réunion-marathon de mardi dernier.

Aussi, dès le lendemain, les dirigeants des 28 l’ont attribué à l’italien David Sassoli. Agé de 63 ans, ce dernier a été élu avec 345 voix à l’issue du deuxième tour d’un vote à bulletin secret qui l’opposait a c une députée écologiste allemande ayant recueilli 119 voix, Sira Rego, une espagnole d’extrême-gauche qui n’a pu avoir que 43 voix et Jan Zahradil, un conservateur tchèque, eurosceptique, qui a eu 160 voix.

Après avoir élu leur nouveau président, les députés européens  ont, également, procédé, lors de cette même session,  à l’élection de leurs 14 vice-présidents et dévoilé la composition de leurs 22 commissions et sous-commissions en attendant l’élection des présidents et des vice-présidents desdites commissions prévue pour le 10 Juillet.

Mais qui est donc David Sassoli qui succède, ainsi, au perchoir de l’Assemblée, à son compatriote Antonio Tajani du Parti Populaire Européen?

Le personnage est un ancien journaliste qui, en intégrant en 1992 la chaine publique italienne RAI au sein de laquelle il avait rapidement gravi les échelons, était devenu un visage familier des italiens quand il a été appelé par ses pairs à présenter le journal télévisé du soir puis de devenir vice-directeur de la chaine.

Son entrée en politique surviendra lorsqu’en 2009 il se ralliera à l’idée de l’ex-maire de «gauche» de Rome, Walter Veltroni, de créer le Parti Démocrate (PD) en procédant à la fusion des deux partis de gauche et de centre-gauche de l’époque ; à savoir les Démocrates de gauche (social-démocrate) et le Mouvement des républicains européens (républicain).

Aussi, en se présentant aux élections européennes sur une liste du Parti Démocrate, il recueillera 400.000 voix. Ce triomphe qui l’éloignera définitivement des écrans de télévision fera de lui le chef de la délégation du PD à Bruxelles et Strasbourg. Fort de ce succès, il tentera, alors, de faire une incursion sur la scène politique nationale en se présentant en 2013 aux primaires de son parti pour la mairie de la capitale.

Cette tentative ayant été un échec, il se consacrera alors à l’assemblée européenne et, en 2014, deviendra vice-président du Parlement européen en charge de la politique euro-méditerranéenne. Il dira à ce sujet : «En tant que responsable de cette politique, j’ai représenté le Parlement européen en de nombreuses occasions officielles, développant un dialogue avec les institutions des pays de la Méditerranée et du Moyen-Orient».

Bien que ne permettant pas à David Sassoli de devenir un allié pour le gouvernement populiste au pouvoir à Rome, son élection à la tête du Parlement européen confère, tout de même, à l’Italie l’opportunité de garder la main sur un des trois postes-clés de l’UE après que Federica Mogherini ait quitté son poste à la tête de la diplomatie européenne et que Christine Lagarde ait remplacé Mario Draghi à la présidence de la Banque Centrale européenne.

Revendiquant la paternité de «la plus importante réforme ferroviaire de l’Union européenne – la loi européenne Sassoli-Dijksma – qui a été adoptée en 2017 après trois années de négociations compliquées» et citant Jean Monnet, l’un des pères fondateurs de l’UE, lorsqu’il disait que «rien n’est possible sans les hommes (et que) rien n’est durable sans les institutions», le nouveau chef du Parlement européen a promis, avant de début du vote de mercredi dernier, qu’il «se battra pour un Parlement moderne, plus transparent, éco-durable, accessible aux citoyens»; un beau programme, en perspective. Les députés européens lui ont fait confiance. Parviendra-t-il à mettre en œuvre ces promesses ? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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