L’ouverture d’un consulat à Dakhla permettra aux Etats-Unis de profiter davantage de la position stratégique du Maroc

Trois questions à David Fischer, ambassadeur américain à Rabat

Propos recueillis par Karim Aouifia – MAP

Dans le sillage de la décision historique des États-Unis reconnaissant la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, l’ambassadeur américain à Rabat, M. David Fischer a livré, dans une interview exclusive à la MAP, sa lecture de ce développement de haute portée stratégique ainsi que des perspectives des relations entre deux pays dont l’alliance remonte à plus de deux siècles.

1- Les États-Unis ont annoncé l’ouverture d’un consulat à Dakhla. Comment cette décision contribuera-t-elle à raffermir la coopération maroco-américaine notamment en Afrique, étant donné que des entreprises US ont déjà annoncé des projets dans cette ville?

Le leadership audacieux de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a positionné, avec expertise, le Maroc comme « la porte d’entrée économique » en Afrique, à la faveur des accords de libre-échange signés avec des pays en Europe, au Moyen-Orient et dans le continent africain. Aussi, le Maroc est le seul pays en Afrique lié aux États-Unis par un accord de libre-échange.

L’ouverture d’un consulat à Dakhla permettra aux États-Unis de profiter davantage de la position stratégique du Maroc en tant que hub pour le commerce en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. Plus spécifiquement, cette ouverture permettra de soutenir et d’encourager les projets d’investissement et de développement qui vont apporter des avantages concrets pour les populations notamment celles des provinces du Sahara.

A chaque fois que nous pouvons apporter davantage de commerce à une région, cela signifie plus d’investissements, plus d’emplois. C’est ça les États-Unis et c’est ce que Sa Majesté le Roi envisage pour cette région que j’appelle le Sahara Marocain. Nous aspirons vraiment à la croissance et à la prospérité économique.

2- Quel regard portez-vous sur la coopération maroco-américaine en matière de gestion des risques dans des régions très stratégiques mais toujours volatiles comme le Maghreb et le Sahel?

En octobre dernier, nos deux nations ont signé une feuille de route pour la coopération en matière de défense s’étalant sur dix ans. Cet accord va guider la coopération dans des domaines prioritaires, y compris le renforcement des efforts de modernisation entrepris par le Maroc pour faire face, ensemble et d’une manière plus efficace, aux menaces régionales.

Le Maroc demeure un partenaire important sur une série de questions sécuritaires. Il participe à plus de 100 engagements militaires avec nous chaque année comme il accueille l’African Lion- notre exercice militaire annuel le plus large dans le continent.

Le Royaume est également un partenaire majeur dans notre programme international d’éducation et de formation militaires. En plus, le Maroc octroie des assistances financières à plus de 1.200 étudiants militaires régionaux et subsahariens chaque année pour suivre leurs études dans les différentes écoles militaires dans le Royaume, faisant de lui un “pourvoyeur de sécurité” de premier plan en Afrique.

Les États-Unis et le Maroc entretiennent une coopération robuste et de longue date en matière de lutte contre le terrorisme. Ils travaillent étroitement pour sauvegarder leurs intérêts de sécurité nationale. Le Gouvernement du Maroc a mis en place une stratégie globale de lutte antiterroriste qui inclut des mesures vigilantes de sécurité, la coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation. Les efforts réussis du Maroc en la matière ont permis d’atténuer le risque lié au terrorisme.

3- Quelle est l’importance d’un décret présidentiel dans le système juridique américain?

En vertu de la Constitution américaine, le Président – à travers la branche exécutive du Gouvernement fédéral, mène la diplomatie avec d’autres nations.

Le Maroc est l’un des alliés les plus anciens et les plus proches des États-Unis. Les administrations américaines successives depuis celle de Bill Clinton ont affirmé leur soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara. Chaque administration, républicaine ou démocrate, a fortement soutenu la promotion de la paix régionale.

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