La lutte contre la propagande

Rien n’échappe plus à la révolution digitale ! Elle impacte profondément les différents modèles économiques, les structures techniques… et n’épargne même pas les frontières entre la vie publique et privée.

Cette réalité se répercute impérativement sur le cadre juridique actuel, qui est le fruit d’un long processus d’évolution et qui est censé garantir les différents droits. Les juristes ne cessent de tirer la sonnette d’alarme quant au nouveau rôle de l’Etat. En effet, l’utilisation des technologies de l’information a donné une nouvelle dimension à certains principes fondamentaux du Droit. On peut citer à titre d’exemple, la liberté d’expression, la protection de la vie privée… et le rôle de l’Etat, notamment en tant que garant des droits et libertés. Outre l’influence croissante des grandes puissances mondiales qui influencent significativement ce domaine, la sphère digitale, en général, et les réseaux sociaux, en particulier, sont devenus un terrain fertile à la propagation des «fakes news», chose qui risque, à terme, de créer un réel déséquilibre, notamment dans les pays émergents.

Le sujet de l’exploitation du monde numérique dans la diffusion de la propagande, soit par les terroristes ou d’autres organismes discrets qui attaquent les personnes physiques ou morales d’une manière déloyale a représenté l’un des principaux thèmes analysés au cours de la dernière édition du CyFyAfrica à Tanger.

Selon Sanjay Kumar Verma, membre de la Diplomatie cybernétique au ministère des affaires étrangères indien, la transition générée par le digital nous impose une nouvelle approche, notamment sur le plan juridique, pour protéger la société de différentes sortes de mensonges publiées dans l’espace numérique afin d’attaquer d’une manière déloyale les organismes et les individus. La lutte contre la propagande nous impose l’adoption d’un cadre plus pertinent pour filtrer les différents contenus qui peuvent porter atteinte aux différents droits. C’est un grand sujet qui nécessite la participation de tous les acteurs de la société pour bien définir d’une manière claire et objective les moyens et le cadre d’intervention.

Karsten Geier, chef du personnel de coordination de la politique informatique au sein du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, affirme, pour sa part, qu’outre les groupes de personnes qui reçoivent des budgets importants rien que pour diffuser des mensonges sur internet, il y a des mécanismes automatiques qui sont paramétrés pour jouer ce rôle, notamment sur les réseaux sociaux. Ainsi, les gouvernements doivent renforcer la présence des médias classiques qui communiquent d’une manière professionnelle et crédible pour minimiser l’impact de la propagande. Il ajoute, par ailleurs, que le développement du système éducatif demeure la voie royale pour apprendre aux futures générations la meilleure manière d’utilisation de l’univers numérique tout en développant chez eux une approche pluridimensionnelle pour mieux faire face à différents types de propagande.

Badr Atabi

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