Macron et Von der Leyen veulent réformer l’UE

Alors que la moitié des Etats membres réservés

Le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, se sont dits lundi favorables à des changements des traités européens afin de rendre l’UE plus « efficace et indépendante », une proposition qui se heurte déjà à l’opposition de près de la moitié des Etats membres.

« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve », a déclaré le président français à Strasbourg, pour son premier discours sur l’Europe depuis sa réélection, avant de partir à Berlin pour rencontrer le chancelier Olaf Scholz.
La France ayant la présidence tournante du conseil de l’UE jusqu’à la fin du premier semestre, Emmanuel Macron souhaite que cette question soit abordé « avec l’audace et la liberté nécessaires » avec les dirigeants des 27 Etats membres lors du sommet prévu les 23 et 24 juin.

D’ores et déjà, treize pays ont fait savoir lundi leur opposition à de tels changements, souvent compliqués à obtenir, pour donner plus de compétences à l’UE ou modifier son fonctionnement. « Nous ne sommes pas en faveur de tentatives inconsidérées et prématurées visant à lancer » une telle procédure, écrivent ces pays, dont la Pologne, la Roumanie et la Finlande, selon un texte diffusé lundi par la Suède, également signataire.
« Nous devons améliorer en permanence le fonctionnement de notre démocratie », a de son côté souhaité Ursula von der Leyen, également présente à Strasbourg, en ce jour de fête de l’Europe.
La présidente de la Commission européenne s’est ainsi dite prête à réformer l’UE y compris « en changeant les traités si nécessaire », pour notamment abandonner le vote à l’unanimité dans certains domaines, source fréquente de blocage comme actuellement sur la question de l’embargo du pétrole russe, ou donner « un rôle plus important » à l’Europe dans la santé ou la défense.

De tels changements font partie des quelque 300 mesures proposées par la Conférence sur l’avenir de l’Europe, vaste consultation citoyenne née d’une idée du président français, dont le rapport final a été remis aux présidents des trois institutions européennes dans l’hémicycle du Parlement européen.
« Cette conférence a montré qu’il existe un fossé entre ce que les gens espèrent et ce que l’Europe est capable d’apporter pour le moment », a reconnu Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, appelant à « ne pas perdre plus de temps » pour réformer l’UE.
Pour Emmanuel Macron, l’UE doit répondre à des exigences « d’indépendance et d’efficacité, sans lesquelles il n’y a pas de légitimité de nos démocraties ». « Agir fort, allez vite, rêver grand, ces mots ne sont pas seulement l’apanage de la Chine ou des États-Unis d’Amérique », a-t-il lancé.

La Conférence sur l’avenir de l’Europe avait été officiellement lancée, déjà à Strasbourg, le 9 mai 2021 et s’est terminée à la même date symbolique, un an plus tard, mais cette fois-ci en pleine guerre en Ukraine.
Cette journée de lundi a « donné deux visages très différents du 9 mai », à la fois Journée de l’Europe dans l’UE et célébration de l’anniversaire de la victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie en Russie, a souligné Emmanuel Macron.

A Moscou, « il y avait une volonté de démonstration de force, d’intimidation et un discours résolument guerrier » du président Vladimir Poutine. Tandis qu’à Strasbourg, « il y avait l’association de citoyens, de parlementaires nationaux et européens » pour « penser l’avenir » du continent, a-t-il dit.
« Ce projet de paix, de stabilité, de prospérité, j’y ajouterai aujourd’hui de justice sociale et d’ambition écologique, est un projet qu’il nous faut continuer de compléter, de rendre plus démocratique, plus uni et souverain », a plaidé Emmanuel Macron.

Relevant que la procédure d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, souhaitée par Kiev, prendrait des années voire « des décennies », il a appelé à la création, en parallèle, d’une « communauté politique européenne ».
Cette organisation « permettrait aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération », a-t-il expliqué.
« La rejoindre ne préjuge pas d’adhésion future à l’Union européenne, comme elle ne serait pas non plus fermé à ceux qui ont quitté cette dernière », a détaillé Emmanuel Macron.

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