Majid Bekkas et Inés Bacán illuminent le Chellah 

Que de la bonne musique sur la scène de Chellah! C’est dans ce monument historique qu’ont eu lieu les plus belles prestations du festival Mawazine.  Après les musiciens du Caire, c’est le virtuose marocain de renommée internationale Majid Bekkas accompagné de l’artiste espagnole Inés Bacán, des instrumentistes Pedro Soler et Gaspar Claus qui ont livré au public du Chellah un concert empreint de magie musicale et de profondeur.

Pour cette cinquième journée du festival, c’est à une fusion aux multiples couleurs que les mélomanes ont eu droit. En jouant sur les  instruments, les trois artistes ont signé un mariage musical mélodieux entre le Maroc et l’Espagne en rapprochant les rythmes.  Un plaisir pour l’oreille!

Le chant lent, langoureux et fort de la voix rauque et puissante d’Inès Bacán a fait voyager les festivaliers dans les royaumes de l’originalité et de la puissance de la parole poétique. Descendue d’une famille gitane, Inès, cette artiste qui a été bercée par les chants des maitres du flamenco, a donné une autre vie au chant espagnol sous les rythmes de la guitare de Pedro Soler. Les deux voix d’Inès et de Bekkas se sont fusionnées dans un chant comme un si long fleuve lyrique. Il faut dire que la force de  Bakkas réside dans sa voix tiède et sa maîtrise parfaite de son instrument. La spiritualité de ses rythmes gnaoua fait constamment vibrer le public.

Que de délice artistique ! Gaspar Claus avec sa violoncelle et Bekkas avec son inséparable guembri ont conduit le public à un périple musical  d’une alliance et  élégance rythmique. Ce «chevauchement» musical a donné naissance à des sonorités harmonieuses et savoureuses.

Mohamed Nait Youssef

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