Malaise du peuple… et malaise du pouvoir

Le peuple algérien s’est enfin réveillé contre un pouvoir absolu dans lequel il ne s’est jamais retrouvé. Aujourd’hui, le pays, majoritairement jeune, semble décidé à dire son mot sur le cercle du pouvoir qui le gouverne d’une main de fer.

Depuis belle lurette, les Algériens savent pertinemment que les élections dans leur pays ne sont ni libres ni justes. Le pouvoir les avait toujours manipulées comme bon lui semblait. Dimanche, toute l’Algérie, qui entrait dans une journée cruciale pour le scrutin présidentiel du 18 avril prochain avec le dépôt attendu de la cinquième candidature du président formel, invisible, à la motricité extrêmement réduite, Abdelaziz Bouteflika, retenait son souffle.

Les appels de la rue, de toutes les voix du pays, de tous bords, à l’intérieur du pays comme à l’étranger, s’intensifient pour qu’il y renonce. Mais, il semblerait que le pouvoir n’y renonce pas. Il pourrait changer de forme, de façade, mais pas de fond. Car, ce pouvoir, qui tire profit de la manne pétrolière et gazière du pays, ne lâcherait pas prise. Tous les moyens sont bons pour préserver cette fin. Et l’histoire politique et historique du pays le montre aisément.

Des coups d’Etat ont été organisés, des manœuvres machiavéliques ont été orchestrées, du sang a coulé à flots, des richesses du pays ont été dilapidées et durant la dernière décennie du vingtième siècle, le bilan des dégâts corporels a dépassé les 250.000 morts. Le pays du million de martyrs a été plongé dans le chaos et complètement fragilisé pour le mettre dans un emballage démocratique entre les mains de ce cercle du pouvoir depuis une vingtaine d’années.

Est-ce que ces décideurs du Palais El Mouradia seraient-ils en train de mettre en œuvre le même scénario qui serait différent dans l’exécution mais qui aura le même objectif ? Celui de remettre le pouvoir entre les mains d’un autre cercle du pouvoir.., qui servira toujours le même pouvoir. L’histoire va-t-elle se répéter ? Ou assistera-t-on à une ironie de l’Histoire ? En tous cas, le peuple algérien est depuis plusieurs semaines en train d’observer et de consulter le passé pour mieux comprendre le présent et tenter d’anticiper l’avenir.

B.Amenzou

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