Mamda: 1,2 milliard de dirhams garantis contre la sécheresse en 2016

L’année économique 2016 ne se présente pas sous les meilleurs auspices au Maroc. En cause, un déficit pluviométrique important par rapport à la normale. Face à ce constat, une nouvelle assurance a été souscrite au profit des petits agriculteurs contre les aléas climatiques.

La couverture agricole est une assurance nécessaire qui s’impose par les aléas climatiques que subit le secteur primaire, lequel occupe une place importante dans l’économie du Maroc. En effet, si ce dernier ne contribue qu’à hauteur de 15 % environ du PIB national, il a la caractéristique d’employer 40 % de la population active. Ainsi, la protection du secteur contre les aléas climatiques permettra de sauvegarder le pouvoir d’achat, voire de la survie d’une population rurale très importante.

Conscient de l’importance de la couverture contre les risques climatiques, le gouvernement marocain a décidé d’asseoir une panoplie de mesures pour faire face au retard des précipitations et limiter son impact sur l’activité agricole. En particulier, il a été dédié une enveloppe de 4,5 milliards de DH pour lutter contre les effets du déficit pluviométrique de la campagne 2015-2016. De son côté, la Mutuelle Agricole Marocaine d’Assurances (MAMDA), s’est préparé au pire et a provisionné 1,25 milliard de dirhams afin d’indemniser les agriculteurs victimes des effets de la sécheresse.

Dans le détail, cette assurance couvre les céréales et les légumineuses contre la sécheresse, la grêle, le gel, les vents violents, les vents de sable et l’excès d’eau. A noter que sur le plan des cultures végétales, l’assurance agricole jouera cette année un rôle important avec l’indemnisation des agriculteurs sinistrés, souscripteurs aux polices d’assurance céréalière multirisques dans les délais optimisés. Sur ce volet, la Mamda a couvert, cette année, plus de 1 million d’hectares avec un capital garanti de plus de 1,1 milliard de DH. Cet axe comprend aussi des actions visant l’encouragement de la reconversion aux cultures de printemps à travers la mobilisation de l’ensemble des partenaires pour définir les programmes à mener. Le concours du Crédit Agricole du Maroc contribuera avec 1,5 milliard de DH à cette opération.

Mamda, précurseur de l’Assurance agricole

Fruit du regroupement des Caisses régionales ayant existé depuis 1920, la Mamda, qui a été fondée en 1963, est la première société mutuelle d’assurances agricoles au Maroc. En 2011, elle a signé une convention avec l’État créant une assurance «multirisque climatique» qui a pour objectif la couverture, sur l’ensemble du Maroc, des récoltes céréalières et légumineuses contre un ensemble de risques climatiques et particulièrement la sécheresse.

En tant que précurseur de ce type de couverture, connue pour être coûteuse à sa création, MAMDA a aussi contribué à en obtenir une réassurance. Car, il faut savoir que le Maroc, qui fait désormais partie des pays au climat sec, se voyait refuser une place auprès des réassureurs internationaux. L’action de la MAMDA a été de rassurer sur la prise en charge par l’État, et tout particulièrement du Ministère de l’Agriculture, des sinistres de la sécheresse pour mettre en place une vraie assurance agricole avec une prolongation en réassurance. Notons, enfin, que la Mamda utilise le réseau du Crédit Agricole du Maroc pour une distribution plus large de son produit d’assurance agricole.

K. Khennach

Top