Maroc Telecom au chevet de la transformation digitale

Et de deux pour les Smart days de Maroc Telecom. L’opérateur vient d’organiser la 2ème édition placée cette année sous le thème de «La transformation digitale au Maroc et en Afrique». Le choix de la thématique n’est pas fortuit. Maroc Telecom est le premier opérateur à proposer des solutions d’objets connectés à destination des entreprises comme Smart Car et à développer des solutions innovantes comme la solution MT Cloud.

La rencontre a été animée par des experts de la transformation numérique. Gilles Babinet, expert en transformation digitale et ex-président du conseil national du numérique en France a mis en avant les bénéfices du digital. Selon lui, cette transformation constitue un véritable levier de croissance pour les entreprises. Il cite l’exemple de 15 pays africains qui ne disposent pas de matières premières mais qui ont réussi à enregistrer une forte croissance grâce à l’explosion de la pénétration des télécommunications.

«L’accès aux télécoms a changé le sort de nombreuses populations, en permettant notamment aux agriculteurs d’accéder plus rapidement à des informations nécessaires à l’exercice et au développement de leur activité», a-t-il souligné. Pour Gilles Babinet, l’internet a favorisé la décentralisation du savoir. Ceci-étant, «le savoir qui était cantonné autrefois à la production industrielle est de plus en plus accessible».

Cependant, prévient-il, le défi est de valoriser le capital humain pour assurer la mise en œuvre des nouvelles technologies. Pour cela, «il faut détecter les talents, ces ambassadeurs qui vont diffuser cette transformation digitale au sein de l’entreprise », a-t-il dit.

Cette nouvelle configuration requiert quatre préalables, selon cet expert. En tête, la conviction du top management d’opérer une rupture anthropologique. S’y ajoutent la nécessité de former l’ensemble du personnel au digital et la capacité d’organiser l’entreprise en deux temps : un temps industriel, lent et coûteux, mais aussi consacrer un temps court aux analytics et applications. Le 4e préalable porte sur la capacité de l’entreprise à s’ouvrir et à agréger l’ensemble des ressources présentes dans son environnement. Gilles Babinet est catégorique : «la transformation digitale en Afrique est liée à la volonté des Etats à s’allier aux startups».

Les opérateurs télécoms sont également appelés à jouer le rôle de catalyseur en diffusant les services technologiques.  Le terrain semble en tout cas propice à la transformation digitale. Rebecca Enonchong, fondatrice et directrice de Apss Tech, affirme que l’Afrique présente des atouts majeurs pour réussir sa transformation digitale, notamment une forte percée du mobile. Le continent enregistre en effet un taux de pénétration de 82% pour 1,040 milliard de connexions mobile. Parallèlement à ces atouts, les finances dans le secteur des technologies comment à affluer. En 2016, 77 startups africaines ont levé 366,8millions de dollars auprès d’investisseurs.

De même, plusieurs fonds d’investissement dans les technologies ont été créés, à l’instar de Partech Venture et de Greycroft. Il faut dire que la maturité digitale des entreprises africaines est au plus haut niveau. Selon le baromètre Deloitte, 78,6% des entremises considèrent que la transformation digitale permet d’accroitre l’efficacité opérationnelle et de réduire les coûts. Certes, «les entreprises locales sont conscientes des avantages de la révolution numérique, mais les besoins restent importants en termes d’infrastructures et d’accès aux technologies de l’information».

Hajar Benezha

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