Mohamed Bahou, un grand arbitre, s’éclipse

Le football marocain vient de perdre l’un de ses arbitres les plus chevronnés en la personne de Mohamed Bahou décédé dimanche dernier, à Fès, à l’âge de 82 ans après une carrière longue, riche et exemplaire.

Arbitre international, le regretté a brillé par ses matches dirigés d’une main de maître au championnat national durant 3 décennies entre 1970 et 1990, année de la fin de sa carrière. Pendant cette période, le football marocain a connu plusieurs autres grands arbitres tels Feu Mohamed Larache, Feu Abdelkrim Ziani, les Abdellah El Achiri et Naciri, Laâouissi, Boukili, Tahiri, Hadqa, Roussi… et tant d’autres à l’image de Guezzaz, El Ahrach, El Arjoune, El Mir,  Jyed le père ainsi que Jyed le fils qui prend le relais aujourd’hui en compagnie de Tiazi, El Jaafari, Samir Kazaz, Zourak, Reddad Daki et Karim Sabry ainsi que d’autres arbitres marocains internationaux formant l’ossature de la nouvelle génération appelée à s’en inspirer et à donner l’exemple.

Entre-temps, Mohamed Bahou avait passé le sifflet à une autre belle génération qui lui a succédé et qui était menée avec brio par Feu Said Belqola, premier arbitre arabo-africain à avoir officié une finale de la coupe du monde en 1998 en France.

Il s’agit là, en bref, de certains noms de la famille des arbitres ayant marqué leur présence au football national d’antan en compagnie de Feu Mohamed Bahou qui a eu la distinction mais aussi le hasard d’officier deux finales de la Coupe du Trône disputées par le Difaâ d’El Jadida à Rabat. La première a été remportée par le Raja Casablanca (1-0) en 1977 au terrain du FUS et la seconde a été dominée par  l’AS FAR (3-0) en 1985 au Complexe Moulay Abdellah.

Membre influent au sein de la commission d’arbitrage de la FRMF où il était président de sa Direction centrale, le défunt Bahou avait aussi sa place à l’échelon continental en étant choisi parmi les arbitres ayant été présents lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 1984) en Côte d’Ivoire. Pendant cette période, Feu Bahou a intégré la commission centrale d’arbitrage de la Confédération africaine en sa qualité de coordinateur et instructeur de la CAF.

Voilà pour le parcours d’un grand arbitre marocain qui a marqué le championnat national pendant son âge d’or. Pour rappel, les meilleurs, tous des botolistes, avaient offert au Maroc le seul titre des Lions de l’Atlas en Coupe d’Afrique des Nations (CAN 1976 en Ethiopie). D’autres meilleurs joueurs faisaient les beaux jours de l’AS FAR, premier club marocain à remporter la Ligue des Champions dans son ancienne formule de Coupe d’Afrique des clubs champions en 1985. Les joueurs militaires ont continué en compagnie d’autres grands joueurs de la Botola de l’époque avec ceux du Raja et du Wydad Casablanca, du KAC Kénitra… ayant constitué l’ossature des Lions de l’Atlas qui vont marquer le Mondial mexicain de 1986 en devenant les premiers de l’histoire arabo-africaine à se qualifier au second tour d’un tel rendez-vous planétaire.

Reposez-vous en paix, M. Bahou, dans votre dernière demeure. Votre âme restera toujours gravée dans les annales du football marocain et avec lui l’arbitrage d’hier à aujourd’hui.

Rachid Lebchir

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